Droits des femmes : Monique Pelletier, ancienne ministre, décédée à 99 ans
Monique Pelletier, ministre déléguée à la Condition féminine sous Valéry Giscard d’Estaing, est décédée dimanche à 99 ans. Elle a été ministre déléguée à la Condition féminine de 1978 à 1979 puis de la Condition féminine et des familles de 1979 à 1981.
C’est à Monique Pelletier que l’on doit la criminalisation du viol ainsi que la pérennisation de la loi Veil relative à l’IVG. Ancienne ministre déléguée à la Condition féminine sous Valéry Giscard d’Estaing, elle est décédée dimanche à l’âge de 99 ans, selon une annonce du ministère chargé de l’Égalité entre les femmes et les hommes.
« La France perd une grande voix pour les droits des femmes, pour leur dignité, pour l’égalité. Son engagement a ouvert des conquêtes majeures et laisse un héritage immense », a déclaré Aurore Bergé, ministre de l’Égalité entre les femmes et les hommes, sur X.
Monique Pelletier a exercé en tant que ministre déléguée à la Condition féminine de 1978 à 1979, puis à la Condition féminine et des familles de 1979 à 1981. Nommée par Jacques Chirac en 2000, cette ex-avocate au barreau de Paris a siégé au Conseil constitutionnel jusqu’en 2004, remplaçant Roland Dumas, démissionnaire.
« Le Conseil constitutionnel salue la mémoire d’une femme libre, d’une grande juriste et d’une républicaine exemplaire », a déclaré l’institution dans un communiqué. « Femme d’engagement et de conviction, elle a consacré sa vie au service de la République, de la justice et de l’égalité ».
En 2016, elle avait signé une tribune dénonçant l’impunité face au harcèlement sexuel, affirmant avoir été agressée par un sénateur, 37 ans après les faits. Longtemps présidente d’honneur du Conseil national Handicap, elle s’est exprimée publiquement, notamment sur son compte X (ex-Twitter), dénonçant le scandale des Ehpad et s’inquiétant du sort des femmes victimes de violences.
En 2019, elle déclarait qu’il restait « beaucoup de progrès à faire et de progrès à préserver » concernant les droits des femmes, dans un entretien au Point. « Beaucoup de femmes restent ignorantes de leurs droits ou sont encore insuffisamment recherchées pour leurs qualités », s’indignait-elle.

