Gaza : Frappes à Rafah, Israël et Hamas s’accusent de trêve violée
Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza est entré en vigueur le 10 octobre après deux ans de guerre, déclenchée par une attaque du Hamas le 7 octobre 2023. À ce jour, le nombre de corps rendus à Israël s’élève à 12, et Israël a affirmé qu’il ne ferait « aucun compromis » tant que tous les otages décédés retenus à Gaza ne seraient pas rapatriés.
La trêve est fragile. Le cessez-le-feu dans la bande de Gaza est menacé ce dimanche après que l’armée israélienne a annoncé avoir effectué des frappes aériennes dans le sud du territoire palestinien en réponse à des attaques du Hamas, ce que ce dernier a démenti. Le Premier ministre israélien Benyamin Netanyahou a qualifié cela de « violation du cessez-le-feu » et a ordonné à l’armée d’intervenir « avec force » contre les cibles « terroristes » à Gaza. En revanche, le Hamas a réaffirmé son engagement à respecter la trêve.
Sous l’influence du président américain Donald Trump, le cessez-le-feu a été instauré le 10 octobre, après deux ans de conflits dévastateurs dans la bande de Gaza, déclenchés par une attaque inédite du Hamas le 7 octobre 2023. Conformément à la première phase de cet accord, le 13 octobre, le Hamas a libéré, en échange de près de 2 000 prisonniers palestiniens, 20 otages vivants qu’il détenait depuis le 7 octobre et a commencé à restituer les corps de plusieurs autres otages.
Israël accuse le Hamas d’avoir ouvert le feu. « Des terroristes ont tiré des missiles antichars et ouvert le feu sur les forces de Tsahal, qui s’efforçaient de détruire des infrastructures terroristes dans la région de Rafah, conformément aux conditions de l’accord », a déclaré ce dimanche l’armée israélienne dans un communiqué. « Pour neutraliser la menace », l’armée a « lancé des frappes aériennes et des tirs d’artillerie dans la zone de Rafah », qualifiant l’incident de « violation flagrante du cessez-le-feu ».
Un témoin a rapporté que « les avions de guerre ont effectué deux frappes aériennes sur Rafah. Aucune information n’est encore disponible concernant les victimes ou les blessés. La zone est sous contrôle militaire israélien ». Un autre témoin a noté que « des combattants du Hamas avaient ciblé un groupe de Yasser d’Abou Shabab [rival du Hamas] dans le sud-est de Rafah ». « Ils ont été surpris par la présence de chars de l’armée à proximité. Il semble qu’il y ait eu des affrontements […] L’armée de l’air a réalisé deux frappes aériennes sur le site », a-t-il précisé.
Le Hamas a démenti tout incident. « Nous n’avons aucune connaissance d’incidents ou d’affrontements dans la région de Rafah », a déclaré la branche armée du Hamas dans un communiqué. « C’est l’occupation sioniste qui continue de violer l’accord », a indiqué plus tôt Izzat al-Rishq, un membre du bureau politique du Hamas. Des responsables israéliens ont rapidement réagi à l’incident, à l’instar du ministre israélien des Finances, Bezalel Smotrich, qui a posté « Guerre ! » sur X.
Peu avant ces incidents, Israël a annoncé avoir identifié deux dépouilles d’otages remises la veille à Gaza par le Hamas, dans le cadre de l’accord de cessez-le-feu. À ce jour, le nombre de corps restitués à Israël s’élève à 12. Ce dimanche, Israël a réaffirmé qu’il ne ferait « aucun compromis » tant que tous les otages décédés retenus à Gaza ne seraient pas rapatriés.
Israël conditionne la réouverture du poste-frontière avec l’Égypte de Rafah, essentiel pour l’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien, à la restitution de ces corps. Le Hamas a, pour sa part, estimé que la fermeture du point de passage de Rafah entravait l’entrée des équipements nécessaires à la recherche des corps sous les décombres.

