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Pakistan : Dix morts en Afghanistan après des frappes aériennes, trêve rompue

Deux jours après une trêve annoncée mercredi à 13h00 GMT, les combats ont repris dans les zones frontalières entre le Pakistan et l’Afghanistan. Selon des sources de sécurité pakistanaises, au moins dix civils, dont deux enfants, ont été tués et douze autres blessés à la suite de frappes aériennes de précision menées par l’armée de l’air contre un groupe terroriste accusé d’une attaque survenue plus tôt dans la journée.


Deux jours après l’annonce d’une trêve mercredi à 13h00 GMT, les combats ont repris le long des frontières entre le Pakistan et l’Afghanistan. D’après des sources de sécurité pakistanaises, l’armée de l’air a réalisé des « frappes aériennes de précision » contre un groupe qualifié de « terroriste », accusé d’une attaque survenue plus tôt dans la journée. Ces opérations ont touché trois localités de la province afghane de Paktika, à l’est de l’Afghanistan, selon un haut responsable taliban cité par l’AFP.

Le bilan est lourd : au moins dix civils, dont deux enfants, ont perdu la vie et douze autres ont été blessés, selon un responsable de l’hôpital provincial. Parmi les victimes, trois joueurs de cricket afghans ont été tués « dans une attaque lâche », a rapporté la fédération nationale.

Islamabad a justifié une « riposte défensive ». À Kaboul, les autorités talibanes ont reproché à Islamabad la violation de la trêve. Un haut responsable du régime, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré : « L’Afghanistan ripostera », tandis que le porte-parole du gouvernement taliban, Zabihullah Mujahid, a rappelé : « Nous avons dit aux soldats : n’attaquez pas, sauf si les forces pakistanaises le font. Si elles le font, alors vous avez tous les droits de défendre votre pays. »

Du côté pakistanais, le gouvernement a assuré avoir agi en légitime défense. « Notre réponse défensive ne ciblait pas des civils. Nous faisons preuve d’une grande prudence pour éviter la perte de vies humaines, contrairement aux forces talibanes », a déclaré le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Shafqat Ali Khan. Il a également précisé que le Pakistan « attend des actions concrètes et vérifiables du régime taliban contre ces éléments terroristes », soulignant la volonté de « travailler par la voie diplomatique pour rendre la trêve durable ».

Le Premier ministre Shehbaz Sharif avait déjà indiqué jeudi que « la balle était dans le camp des autorités de Kaboul » pour assurer la paix, tout en dénonçant « l’impunité » dont bénéficieraient des groupes armés opérant depuis l’Afghanistan. Ces récents affrontements constituent un nouveau chapitre d’une confrontation qui a éclaté la semaine précédente, après des explosions à Kaboul que les talibans ont attribuées au Pakistan. En représailles, les forces afghanes avaient lancé une offensive à la frontière, provoquant une réponse militaire d’Islamabad, promettant une « réponse musclée ».

Le cessez-le-feu de mercredi avait cependant apporté un calme temporaire aux zones frontalières et dans la capitale afghane, où de nouvelles explosions avaient eu lieu peu avant son entrée en vigueur. Ces frappes, non revendiquées, avaient été attribuées à des « frappes de précision » pakistanaises.