High-tech

Pollution aux microplastiques : Les randonneurs ne sont pas exonérés

Une étude commandée par l’association à but non lucratif Adirondack Hamlet to Huts a révélé que le lac Tear of the Clouds, fréquenté par des dizaines de milliers de randonneurs chaque année, affichait un taux de microplastiques 23 fois supérieur à celui du Moss Pond, beaucoup plus isolé. En comparant l’eau du lac Tear of the Clouds en 2025 avec les relevés de 2023, l’étude a indiqué que le taux de microplastiques dans le plan d’eau aurait augmenté d’environ 75 % en seulement deux ans.


Si la randonnée permet de se reconnecter avec la nature, elle pourrait également contribuer à accroître la pollution de l’environnement. Grâce à leurs vêtements synthétiques et à leurs chaussures techniques, certains marcheurs ont ainsi participé à l’augmentation du taux de microplastiques dans les eaux des lacs des Adirondacks, aux États-Unis. C’est ce qu’indique une étude réalisée pour le compte de l’association à but non lucratif Adirondack Hamlet to Huts, relayée par *The Guardian* lundi.

**Deux sites différents**

Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs, en collaboration avec l’entreprise Evergreen Business Analytics, ont mesuré les niveaux de microplastiques dans deux lacs, qui constituent d’importantes sources d’eau pour la rivière Hudson. L’un d’eux, le lac Tear of the Clouds, situé à environ 1 300 m d’altitude, est visité par des dizaines de milliers de randonneurs chaque année. L’autre, le Moss Pond, est beaucoup plus isolé et éloigné des sentiers.

Les échantillons recueillis ont révélé des différences significatives. Ainsi, le lac le plus fréquenté affichait un taux de microplastiques 23 fois supérieur à celui de l’autre lac. De plus, en comparant l’eau du lac Tear of the Clouds en 2025 avec les relevés de 2023, l’étude a indiqué que le taux de microplastiques dans ce plan d’eau aurait augmenté d’environ 75 % en seulement deux ans.

**Un responsable tout trouvé**

Ces résultats ont surpris les scientifiques, qui s’attendaient principalement à détecter une pollution causée par des dépôts atmosphériques. Ils ont donc exploré les causes de ces différences. Rapidement, le matériel utilisé par les marcheurs a été mis en cause. Les chaussures de randonnée à semelles souples peuvent effectivement libérer des microplastiques semblables à ceux des pneus. Des recherches antérieures avaient même révélé que jusqu’à 70 % des microplastiques présents dans les échantillons océaniques provenaient de vêtements synthétiques.

« C’est une explication raisonnable qui est étayée par les données », a estimé Sami Romanick, spécialiste des microplastiques au sein de l’organisation à but non lucratif Environmental Working Group. À la lumière de leurs résultats, les chercheurs souhaitent donc sensibiliser le public et les industriels. Les randonneurs soucieux de réduire leur impact sur la nature peuvent déjà privilégier des chaussures à semelles en caoutchouc dur et des vêtements en fibres naturelles.