Belgique

Accord pour des bateaux moins polluants : vote décisif sous pression de Washington, qui s’y oppose

L’adoption de ce texte, déjà approuvé en principe en avril, permettrait au secteur de réduire progressivement ses émissions dès 2028, jusqu’à décarbonation totale vers 2050. Donald Trump a affirmé que « les États-Unis ne toléreront PAS cette arnaque verte mondiale sous forme de taxe sur le transport maritime et ne s’y conformeront d’aucune manière ».


L’adoption de ce texte, déjà approuvé en principe en avril, permettrait au secteur maritime, fortement polluant, d’opérer un virage climatique historique en obligeant les navires à diminuer progressivement leurs émissions dès 2028, avec un objectif de décarbonation totale d’ici 2050. Arsenio Dominguez, le secrétaire général de l’OMI, a reconnu à l’ouverture du sommet de son organisation mardi que le système envisagé « n’est pas parfait », mais qu’il « fournit une base équilibrée. » Ce dernier vise à faire payer aux navires une sorte de taxe sur leurs émissions au-delà d’un certain seuil, afin de financer un fonds qui récompense les navires à faibles émissions et soutient les pays vulnérables au changement climatique.

Les pays de l’Union européenne, le Brésil, la Chine, et d’autres ont réitéré cette semaine leur soutien à l’adoption de ce « cadre net-zéro » (appelé aussi NZF). Les États insulaires du Pacifique, qui s’étaient abstenus en avril en jugeant la mesure insuffisante, ont finalement exprimé leur soutien à son adoption.

Cependant, une forte opposition émane des États-Unis, de l’Arabie saoudite, de la Russie et de nombreux autres pays producteurs de pétrole. Donald Trump a appelé à voter contre ce plan dans un nouveau message sur X jeudi. Il a affirmé que « les États-Unis ne toléreront PAS cette arnaque verte mondiale sous forme de taxe sur le transport maritime et ne s’y conformeront d’aucune manière. » Il a ajouté : « Nous ne tolérerons pas d’augmentation des prix pour les consommateurs américains NI la création d’une bureaucratie verte pour dépenser VOTRE argent dans leurs rêves écologiques. » Les États-Unis menacent même les délégations qui voteraient en faveur du projet de restrictions de visas pour les membres de leurs équipages, de « pénalités commerciales » ou de « frais portuaires supplémentaires. »

Les pressions américaines pourraient influencer des « pays malheureusement plus sensibles à l’influence américaine et qui seraient touchés par ces rétorsions », a reconnu une source européenne auprès de l’AFP.

Le vote pourrait donc être très serré, d’autant plus que les États-Unis ont proposé cette semaine, dans un coup de théâtre, de modifier les modalités de vote pour tenter de faire échouer le projet. Les nouvelles réglementations de l’OMI sont généralement considérées comme acceptées, sauf si un tiers de ses 176 membres (ou l’équivalent de la moitié de la flotte marchande mondiale) s’y oppose, un processus connu sous le nom d’ « acceptation tacite ». Washington propose, quant à lui, une « acceptation explicite », qui inverserait ce processus, nécessitant que deux tiers des nations optent officiellement pour l’adoption. Ce changement doit être examiné vendredi par l’OMI. Les principales organisations maritimes se sont déclarées favorables à l’adoption du NZF, dans un souci de clarté réglementaire.