France

Un proche de Retailleau ne maintient plus ses ambitions de réduction de l’immigration.

Guillaume Larrivé a annoncé sa démission à la tête du conseil d’administration de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) deux mois après sa nomination. Dans sa lettre adressée à Emmanuel Macron, il déplore qu’« aucune réforme rigoureuse » ne sera menée concernant l’immigration.


A peine deux mois après sa nomination à la direction du conseil d’administration de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), Guillaume Larrivé a décidé de démissionner. Le vice-président des Républicains, proche de Bruno Retailleau, considère que le gouvernement de Sébastien Lecornu a abandonné toute « ambition de réduction de l’immigration ».

Dans une lettre adressée à Emmanuel Macron et publiée sur X, l’ancien député explique avoir accepté cette mission « afin de contribuer à réduire l’immigration et promouvoir l’assimilation ». Cependant, il déplore : « je ne saurais me faire complice d’une politique que je désapprouve, en acceptant passivement d’obéir à des choix qui me paraissent profondément contraires à l’intérêt national ». Selon lui, la déclaration de politique générale du Premier ministre et le projet de loi de finances montrent qu’« aucune réforme rigoureuse » ne sera entreprise, en particulier en ce qui concerne l’aide médicale d’Etat (AME) ou la conditionnalité des aides sociales.

Guillaume Larrivé critique également l’absence d’actions concrètes. « Aucun effort opérationnel sérieux ne pourra être engagé pour baisser drastiquement le nombre de visas et augmenter significativement celui des expulsions. » Cette position contraste avec les récentes déclarations de Sébastien Lecornu, qui a affirmé que la France devait « savoir accueillir mais aussi savoir dire non », tout en affirmant que l’exécution des obligations de quitter le territoire français serait « une priorité ».

Âgé de 48 ans, diplômé de l’Essec et ancien élève de l’ENA, Larrivé a longtemps travaillé au sein de l’appareil d’État, notamment dans les cabinets de Nicolas Sarkozy et de Brice Hortefeux au ministère de l’Intérieur. À la tête de l’Ofii, placé sous la tutelle de ce même ministère, il souhaitait défendre une ligne ferme sur l’immigration. Sa démission illustre les tensions persistantes au sein de la droite entre les partisans du dialogue avec l’exécutif et ceux qui plaident pour une opposition plus incisive.