Francken demande des armes à air comprimé contre les émeutiers, Les Engagés ne soutiennent pas.
Mardi vers midi, quelques participants masqués à Pacheco se sont affrontés avec la police, lançant notamment des projectiles, des bombes de peinture et des pétards en direction du bâtiment de l’Office des étrangers, ce qui a conduit à des vitres brisées. Le FN 303, de fabrication belge, est un lanceur à létalité réduite soumis à autorisation ministérielle, dont l’usage est strictement réglementé et réservé à des situations exceptionnelles.
Mardi, aux alentours de midi, des participants masqués à Pacheco ont eu des altercations avec la police. Les manifestants ont lancé des projectiles, des bombes de peinture et des pétards en direction du bâtiment de l’Office des étrangers, occasionnant des vitres brisées.
Le ministre de la Défense, Theo Francken du N-VA, a déclaré mercredi que la police devait être autorisée à intervenir de façon plus violente contre certains casseurs, désignant les « antifa d’extrême-gauche », suite à une journée d’action nationale ayant rassemblé des dizaines de milliers de manifestants à Bruxelles contre les politiques de l’Arizona.
Il a affirmé : « C’est toujours la même chose dans ce pays. La police doit utiliser le FN303 contre ces voyous, comme le fait la police de Los Angeles (LAPD). FN Herstal les fabrique à Liège. De fabrication locale ! »
Les Engagés se distancient de la proposition du ministre Francken d’employer des armes à létalité réduite pour contrer les violences lors des manifestations. Isamël Nuino, président de la commission de la Justice, a expliqué sur X : « Je pense que la priorité doit être d’apaiser les relations et de favoriser le dialogue pour faire accepter des mesures dures que je soutiens par ailleurs. L’utilisation de ce genre de munitions est très controversée et est particulièrement dangereuse. Le maintien de l’ordre ne peut en aucun cas se concevoir uniquement sous le prisme de la violence. Je pense que nous devons – collectivement – trouver d’autres moyens pour lutter contre la violence. »
Le FN 303, une arme à air comprimé de fabrication belge, est qualifiée de « lanceur à létalité réduite« . Bien qu’elle tire des projectiles considérés comme « moins létaux« , ceux-ci peuvent néanmoins occasionner des blessures graves, des lésions permanentes, et même des décès. Le FN 303 ne tire pas des balles en caoutchouc, mais des projectiles au bismuth qui se désagrègent à l’impact, diffusant de la peinture ou un liquide irritant.
Son usage est strictement réglementé et nécessite une autorisation ministérielle. En Belgique, certaines zones de police locales possèdent ces armes, mais leur utilisation est limitée à des situations exceptionnelles, nécessitant des conditions spécifiques comme la présence d’une unité d’appui spécialisée ou des interventions dans des environnements restreints tels que les prisons.
En juin, la police avait recouru à cette arme lors d’échauffourées qui avaient éclaté durant une marche en hommage au petit Fabian. Le ministre de l’Intérieur, Bernard Quintin, avait demandé un rapport à l’Inspection générale de la police à ce sujet.
En France, l’utilisation d’armes « à létalité réduite » comme les lanceurs de balles de défense (LBD) pour contrôler les actions des Gilets jaunes avait suscité de vifs débats. Amnesty International a déjà averti que l’emploi de telles armes « moins létales » a entraîné, à l’échelle mondiale, des dizaines de morts et une augmentation alarmante des blessures oculaires, parfois entraînant une perte totale de la vue. D’autres victimes ont subi des fractures osseuses, des blessures cérébrales, des hémorragies internes, ou encore des perforations des cœurs et des poumons dues à des côtes cassées.

