Moscou apprécie le plan d’autonomie du Maroc : position russe favorable.
La Russie semble faire évoluer sa position à l’égard du conflit du Sahara marocain, se montrant plus réceptive au plan d’autonomie proposé par le Maroc. Lors d’une conférence de presse, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a insisté sur le fait que la résolution du conflit doit reposer sur le principe d’autodétermination des populations concernées, sous l’égide des Nations unies.
Moussaoui Ajlaoui : « Ce qui importe pour le Maroc est que la Russie ne rejette pas la nouvelle résolution attendue à la fin de ce mois qui pourrait adopter une solution politique basée sur l’autonomie. » La Russie semble modifier sa position sur le conflit du Sahara marocain. Après une période de prudence et de neutralité, Moscou montre désormais une ouverture envers le plan d’autonomie proposé par le Maroc.
Le 13 octobre 2025 à Sotchi, le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov, a réaffirmé la position de la Russie sur le conflit au Sahara, marquant une approche diplomatique positive envers le plan d’autonomie. Lors d’une conférence de presse, Lavrov a précisé que la résolution du conflit doit se fonder sur le principe d’autodétermination des populations concernées, sous l’égide des Nations unies. Il a souligné que cette autodétermination n’implique pas nécessairement un référendum classique, mais peut se réaliser par des solutions négociées, incluant un plan d’autonomie impliquant toutes les parties intéressées.
Le chef de la diplomatie russe a rappelé que le Maroc n’a jamais écarté le principe d’autodétermination, mais souhaite que ce processus s’intègre dans le cadre du plan d’autonomie qu’il propose. Il a insisté sur l’objectif de trouver une solution juste et équilibrée qui convienne à toutes les parties, avec de solides garanties internationales pour sa mise en œuvre.
Cette évolution intervient peu avant une résolution attendue du Conseil de sécurité des Nations unies. La Russie, membre permanent, ne devrait pas opposer son veto à une solution politique basée sur l’autonomie sous souveraineté marocaine. Ce tournant diplomatique reflète également des changements géopolitiques dans la région, notamment au Sahel, où le Maroc et la Russie exercent une influence croissante.
« Je pense que le dossier du conflit régional autour du Sahara est passé à une nouvelle étape qui change, au niveau du Conseil de sécurité, la référence du conflit vers la définition d’un cadre de solution politique à travers l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc depuis 2007 », a affirmé Moussaoui Ajlaoui, expert associé à Ames-Center, dans une déclaration à Libé.
Concernant la position russe, Moussaoui Ajlaoui a déclaré qu’« il y a eu des rencontres et la signature d’accords stratégiques entre le Maroc et la Russie, en plus du changement des rapports de force dans la région du Sahel où le Maroc et la Russie partagent une présence influente », tout en soulignant l’évolution au niveau international en faveur de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.
Le chercheur marocain a conclu : « Pour ces raisons et d’autres, la position russe concernant le conflit sur le Sahara commence à bouger. Dans les récentes déclarations du président algérien, on peut voir une forme de reconnaissance et d’acceptation de la position attendue de la part de la Russie. Ce qui importe pour le Maroc est que la Russie ne rejette pas la nouvelle résolution attendue à la fin de ce mois par le Conseil de sécurité, qui pourrait adopter une décision en faveur d’une solution politique basée sur l’autonomie. »
Il est à noter que la session d’octobre au sein du Conseil de sécurité est envisagée comme potentiellement historique, car elle pourrait entériner un cadre politique privilégiant une autonomie élargie sous souveraineté marocaine, marquant une évolution significative dans la gestion d’un conflit vieux de plusieurs décennies. Le Conseil de sécurité exhorte toutes les parties à progresser dans le processus politique et rejette le statu quo considéré comme inacceptable.
Elias Rayane.

