Migration des oiseaux : un grand départ retardé en 2023 ?
1. Le pic du phénomène migratoire des oiseaux se déroule normalement à la mi-octobre, mais il y a du retard dû à des conditions météo qui ne sont pas réunies pour le moment, selon Alain Paquet, ornithologue volontaire chez Natagora.
2. Dimanche 19 octobre, Natagora organise une visite guidée pour observer la migration à Acoz, où l’on pourrait voir plusieurs espèces migratoires, dont des Pigeons ramiers et des Alouettes des champs.
Depuis quelques semaines, les oiseaux se lancent dans leur grande migration vers le sud, à la recherche de chaleur et de nourriture pour l’hiver. Le pic de ce phénomène survient généralement à la mi-octobre, mais cette année, le départ est en retard. Alain Paquet, ornithologue bénévole chez Natagora, explique cette situation dans l’émission « Quel Temps pour la Planète ? »: « Cela concerne surtout des espèces qui migrent tardivement, comme les Pigeons ramiers, les Alouettes des champs, les Pinsons. Ces espèces dépendent beaucoup de la météo. Pour migrer, il faut une météo froide dans le nord de l’Europe, ce qui déclenche pour eux la migration vers le sud. Les conditions ne sont pas réunies pour le moment. »
La météo ainsi que le climat influencent directement l’épisode migratoire. « Ce sont les conditions météo en Belgique, dans le sud de la France et surtout dans le nord de l’Allemagne qui vont déterminer s’il y a un départ ou pas pour certaines espèces, comme la Grive mauvis. On observe sur de longues périodes de 10, 20 ou même 30 ans des décalages progressifs concernant les dates moyennes de migration pour certains oiseaux », informe Alain Paquet.
Certaines espèces d’oiseaux ne changent pas leur date de migration, leur comportement étant plutôt déterminé par des facteurs génétiques. C’est le cas des oiseaux insectivores, tels que les Martinets et les Hirondelles, qui migrent essentiellement en juillet, août et septembre.
Dimanche 19 octobre, Natagora organise une visite guidée pour observer la migration, près d’Acoz. Alain Paquet mentionne certains oiseaux que l’on pourrait apercevoir en ce moment : « On devrait observer des grands vols de Pinçons des arbres, de Pinçons du nord, d’Alouettes des champs, de Pipits farlouses aussi. Ce sont des animaux qui dépendent de la nourriture au sol. On devrait voir aussi des Vanneaux huppés et les premières troupes de Pigeons ramiers qui vont traverser la France et même toute l’Europe. »
Un peu plus tard, fin octobre ou début novembre, la dernière vague de migration se produira, comprenant des oiseaux aquatiques, notamment les célèbres grues cendrées qui passeront sur l’est de la Belgique : « Ça, c’est l’apothéose finale de la migration d’automne. Elle est spectaculaire, c’est un spectacle tout à fait émouvant. Il faudra être à l’est d’une ligne entre Liège et Namur, grosso modo », avertit Alain Paquet.
Retrouvez l’interview d’Alain Paquet ci-dessus ou dans l’émission « Quel Temps pour la Planète ? » diffusée le mercredi 15 octobre 2025 sur Auvio.

