Tunisie

Kayco Motors présente la première moto tunisienne 100 % électrique.

Mohamed Ali Salmi, cofondateur de la startup « Kayco Motors », a annoncé que la moto 100 % électrique fabriquée en Tunisie est capable de rivaliser avec les modèles étrangers. La start-up prévoit de vendre 1.000 scooters d’ici fin 2026, ayant déjà commercialisé une centaine d’unités en seulement deux mois d’opérations.

Kaycomotors

« Sur le marché africain, on est capable de rivaliser avec les modèles fabriqués à l’étranger », souligne Mohamed Ali Salmi, cofondateur de la startup.

La Presse — Avec un regard espiègle et le menton levé, Mohamed Ali Salmi attend avec impatience de présenter son produit phare : la première moto 100 % électrique fabriquée en Tunisie. Conscient qu’il allait capter l’attention, il se laisse aller à l’enthousiasme alors que son coéquipier démarre silencieusement la moto et effectue un virage devant le public.

Les participants, captivés, observent avec curiosité le mouvement du véhicule. Cette démonstration s’est tenue lors d’un séminaire sur l’électro-mobilité, récemment organisé par BNA Assurances, où nous avons eu l’occasion de rencontrer Mohamed Ali, cofondateur de Kayco Motors. L’énergie de la jeune équipe et la moto ont littéralement émerveillé l’assistance.

Un soutien crucial grâce à des financements complémentaires

À seulement 32 ans, Mohamed Ali se révèle être un entrepreneur déterminé. Depuis 2018, il s’engage dans une aventure entrepreneuriale avec une conviction forte : la mobilité verte représente l’avenir du transport. Il a d’abord conçu des batteries pour pompes à eau destinées à l’agriculture avant que son entreprise ne prenne un nouveau tournant innovant.

En 2022, il lance le premier prototype de moto 100 % électrique. Le succès ne tarde pas à arriver, séduisant rapidement les investisseurs et permettant de sécuriser des financements. Après trois ans de travail, le business plan est finalisé et la première moto commerciale est lancée. « Grâce au fonds Ugfs (United Gulf Financial Services) et à un autre partenaire financier, nous avons pu mobiliser les fonds nécessaires pour établir une unité de production capable de produire 1.000 motos par an », précise le jeune entrepreneur.

Une moto légère et économe

La moto Kayco se caractérise par sa légèreté, avec un moteur de faible cylindrée (49 cc), et se vend à un prix attractif d’environ 4 500 dinars. Son principal atout réside dans la réduction des coûts énergétiques : « Pour 100 kilomètres parcourus, il ne coûte que 600 millimes en électricité. Cet avantage unique des motos électriques est persuasif. Notre batterie, fabriquée localement, a une durée de vie de dix ans. En excédent, seuls les pneus et les patins sont considérés comme des consommables », ajoute Mohamed Ali. L’équipe, comptant 13 membres, est le véritable pilier de cette startup, spécialisée dans la fabrication de batteries lithium basse tension et de motos électriques. Avec une détermination indéfectible, ces jeunes entrepreneurs visent haut et gardent les pieds sur terre. À court terme, Kayco Motors prévoit de vendre 1.000 scooters d’ici fin 2026. C’est un début prometteur, surtout que la startup a lancé ses ventes depuis seulement deux mois et a déjà écoulé une centaine d’unités. Conscients que le marché tunisien est limité et saturable, ces innovateurs se tournent désormais vers l’Afrique du Nord, avec comme objectif l’Algérie.

« Notre startup est certifiée en Tunisie et en Algérie. Nous envisageons actuellement une collaboration pour pénétrer le marché algérien, mais notre vision s’étend à l’ensemble de l’Afrique. Le fait que nous fabriquions localement les batteries de nos motos électriques est un atout compétitif. Nous pouvons rivaliser avec les modèle européens et chinois, notamment en matière de distribution. Notre intégration dans le marché tunisien, facilitée par les accords de libre-échange avec les marchés africains, constitue un autre levier de compétitivité », explique Mohamed Ali. Son désir d’aventure entrepreneuriale semble sans fin. Actuellement, la startup projette de lancer une gamme de motos plus puissantes, entre 120 et 150 cc. Et, pourquoi pas, envisager à long terme une voiture 100 % électrique à un tarif très accessible, destinée aux familles africaines de la classe moyenne. L’histoire de ces jeunes, comme Mohamed Ali et ses associés, illustre les défis que rencontrent ceux qui osent partir de zéro. C’est cependant un combat porteur de promesses, car la passion, la persévérance et l’ambition de réussir finit toujours par triompher.