Vente de SFR : 17 milliards d’euros pour restructurer la dette
Le groupe Altice France accuse une dette estimée à 24 milliards d’euros et a été placé en procédure de sauvegarde accélérée début juin. Selon Bloomberg, Patrick Drahi, via Altice France, compterait vendre une participation majoritaire dans SFR, cherchant ainsi à vendre plus de 50 % du capital de SFR à un ou plusieurs repreneurs.

Quelle est la situation de SFR ?
Le groupe Altice France fait face à une dette estimée à 24 milliards d’euros. D’après BFM Business, l’opérateur au carré rouge a été placé en procédure de sauvegarde accélérée début juin. Cette procédure vise les entreprises en difficulté, comme Altice France.

« Cette procédure standard s’inscrit dans le cadre de l’implémentation de l’accord d’Altice France avec ses créanciers. C’est donc la dernière phase après celle de conciliation qui s’est achevée avec des taux d’acceptation de l’accord supérieurs à 90 % », indique une source proche d’Altice à BFM Business.
Le lundi 4 août, le tribunal des activités économiques de Paris a approuvé le plan de restructuration de la dette d’Altice France, incluant SFR. Cela permettra de réduire la dette de 24 à 15 milliards d’euros. Toutefois, les représentants du personnel estiment que ce plan constitue le début d’une vente à la découpe de l’opérateur, menaçant ainsi des milliers d’emplois. Actuellement, selon les mots d’Arthur Dreyfuss, Président d’Altice France, aucune vente n’est en cours.
Il n’y a pas de processus de vente de SFR en cours et aucune offre, pas même indicative et sans valeur, n’a été reçue à date.
Bien que la situation ait récemment évolué, le Parquet de Paris avait au préalable validé un plan de restructuration pour six des neuf sociétés du groupe Altice France. Cette décision a été accueillie positivement par le syndicat majoritaire Unsa, qui soutient que SFR ne devrait pas porter les dettes de l’empire de Patrick Drahi. Ce même syndicat a annoncé vouloir faire appel de la décision récente de restructuration de la dette.
Altice compterait vendre plus de 50 % de SFR
Le retour à trois opérateurs en France semble de plus en plus plausible. Selon Bloomberg, Patrick Drahi, par l’intermédiaire d’Altice France, envisage de céder une participation majoritaire dans SFR. Concrètement, cela signifie que le groupe cherche à vendre plus de 50 % du capital de SFR à un ou plusieurs acquéreurs, alors qu’il en détient actuellement 55 %. Dans les mois à venir, SFR changera sans doute de propriétaire, en fonction de celui qui obtiendra la plus grande part du gâteau.
Par ailleurs, Bloomberg estime que cette opération pourrait valoriser SFR à hauteur de 30 milliards d’euros, dette comprise. La vente de l’opérateur au carré rouge permettrait à Altice d’alléger une partie significative de sa dette, qui dépasse 60 milliards d’euros à l’échelle mondiale, mais cela impliquerait également la perte d’un de ses principaux actifs en France. Selon Bloomberg, des informations sur SFR ont été communiquées à plusieurs acheteurs potentiels.
Dans le cadre de ce processus de vente, l’opérateur au carré rouge cherche à renflouer ses finances. Pour ce faire, la vente d’Infracos, responsable des antennes relais en France, est à l’étude. Cela a déjà rapporté un produit brut de 480 millions d’euros.
Plusieurs repreneurs potentiels en France et au Moyen-Orient
De nombreux prétendants pour le rachat de SFR se sont d’ores et déjà manifestés, notamment Bouygues Telecom et le Groupe Iliad, qui y voient chacun une opportunité de rivaliser avec Orange. Le président d’Orange, Jacques Aschenbroich, a déclaré sur le plateau de BFM Business que l’opérateur historique pourrait faire valoir ses intérêts, à condition que « la ligne rouge serait de perdre notre leadership ». Cependant, personne ne connaît encore l’issue finale, les autorités de la concurrence ayant également leur mot à dire.
Des opérateurs étrangers tels que l’émirati Emirates Telecommunications Group ainsi que des fonds d’investissement pourraient également être des acquéreurs potentiels. Certains pourraient être intéressés par un rachat partiel, soulevant ainsi l’hypothèse d’une vente à la découpe.
Cependant, à ce stade, le processus en est encore à ses débuts. Selon un porte-parole du groupe, rien ne serait décidé avant une restructuration de la dette d’Altice France : « Altice se concentre sur la mise en œuvre de l’accord de dette, la vente d’actifs non stratégiques et la relance commerciale de SFR ». Il convient également de rappeler que le groupe envisage de céder sa participation dans XpFibre, sa filiale spécialisée dans la construction et l’exploitation de réseaux en fibre optique.
Une offre conjointe d’Orange, Bouygues Telecom et Free

Les trois autres opérateurs, à savoir Orange, Bouygues Telecom et Free, ont publié un communiqué commun. Ils ont formulé une offre conjointe de 17 milliards d’euros pour acquérir les actifs de SFR en partageant les activités de l’opérateur.
Rien d’étonnant, étant donné que Bouygues Telecom a déjà constitué un acteur crédible pour le rachat de SFR. En effet, le groupe de Martin Bouygues a récemment acquis, après plusieurs mois de négociations, le premier MVNO de France : La Poste Mobile.
Altice France a rapidement rejeté cette offre dans un communiqué adressé à ses employés. Reste à savoir si une nouvelle offre conjointe sera présentée. En effet, l’entreprise évaluerait ses actifs à environ 27 milliards d’euros.

