France

Rachat de SFR : Orange, Bouygues et Free ne voient pas leur offre acceptée.

SFR a rejeté l’offre de rachat de 17 milliards d’euros déposée mardi par Bouygues Telecom, Iliad (Free) et Orange. Au 1er octobre, la dette du groupe SFR est passée de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros suite à un accord avec ses créanciers, qui ont obtenu 45 % des parts du groupe.


Les 17 milliards d’euros proposés n’ont pas séduit SFR. L’offre de rachat de l’opérateur formulée par ses trois concurrents français, annoncée mardi soir, a été « immédiatement rejetée », a déclaré ce mercredi Arthur Dreyfuss, PDG de la maison mère de SFR, Altice France, dans un message adressé aux employés.

Bouygues Telecom, Iliad (Free) et Orange ont soumis mardi une offre de rachat non engageante pour acquérir « la plupart des actifs de l’opérateur SFR » pour un montant de 17 milliards d’euros. « Nous vous confirmons avoir reçu hier soir une offre indicative pour une partie des actifs d’Altice France. Cette offre a été immédiatement rejetée », a simplement affirmé le PDG du groupe.

### Toujours plus de 15 milliards d’euros de dette

Le ministre de l’Économie et des Finances, Roland Lescure, a indiqué mercredi qu’il serait « extrêmement vigilant » quant à « l’impact sur le prix des consommateurs et l’impact sur la qualité de service » en cas de rachat de l’opérateur. De nombreuses rumeurs sur un potentiel rachat de SFR circulaient depuis plusieurs mois, mais la proposition déposée mardi est la première officialisée.

Au 1er octobre, le groupe a réduit sa dette de plus de 24 milliards à 15,5 milliards d’euros suite à un accord conclu avec ses créanciers, qui ont reçu en échange 45 % des parts du groupe. Cependant, les salariés ont exprimé depuis plusieurs mois leurs inquiétudes concernant les conséquences de cette réduction de dette et une éventuelle vente de SFR.

### La peur d’une suppression de milliers d’emplois

Plusieurs syndicats ont contesté l’adoption par le tribunal des activités économiques (ex-tribunal de commerce) du plan de sauvegarde accélérée d’Altice France, une étape nécessaire pour mettre en œuvre l’accord de restructuration financière.

« Cette opération de concentration, si elle se concrétise, pourrait entraîner la suppression de plusieurs milliers d’emplois directs et indirects », a dénoncé mercredi la CFDT dans un communiqué. Elle a exigé des « garanties concrètes » en cas de reprise de l’opérateur. Avec la CGT, un autre syndicat représentant les salariés, et le CSE du groupe, la CFDT a fait appel de la validation par la justice du plan de sauvegarde accélérée. Une audience est prévue le 4 novembre.