Belgique

Manifestation nationale : Jan Jambon promet que « l’esprit de la réforme ne sera pas modifié »

Le ministre des Pensions, Jan Jambon, a reçu les représentants syndicaux de la fonction publique en marge de la manifestation nationale organisée ce mardi à Bruxelles. La fédération des entreprises technologiques Agoria a expliqué que ses membres s’attendent à une perte de productivité d’environ 22%.


En marge de la manifestation nationale qui s’est tenue ce mardi à Bruxelles, le ministre des Pensions, Jan Jambon, a rencontré les représentants des syndicats de la fonction publique. Bien que des syndicats du secteur privé aient également été invités, un conflit d’agenda a empêché leur participation, comme l’a précisé le cabinet du ministre.

La réforme des pensions initiée par le gouvernement fédéral suscite une forte opposition de la part des syndicats. « Le dialogue a été constructif. Nous avons mis en avant les mesures transitoires prévues, mais l’esprit de la réforme ne changera pas », a déclaré la porte-parole du ministre.

Aucune rencontre n’a toutefois eu lieu entre les syndicats et le Premier ministre ou le ministre de l’Emploi.

Concernant les revendications évoquées lors de la manifestation, le vice-Premier ministre Maxime Prévot (Engagés), interrogé par la RTBF, a affirmé : « Nous devrons continuer de prendre des décisions, peut-être pas toujours agréables. » Quand on lui a demandé si le gouvernement envisageait de revenir sur certaines décisions, il a répondu : « Je n’en ai pas le sentiment. La réalité d’hier sera la même demain. La difficulté budgétaire ne va pas s’évaporer parce qu’il y aura eu cette manifestation. » Il a également noté : « Nous devrons continuer de prendre des décisions, peut-être pas toujours agréables, mais en responsabilité, pour éviter le naufrage du bateau Belgique. Personne n’a envie que la Belgique devienne la nouvelle Grèce. »

Le ministre a été interrogé sur la possibilité de réexaminer les réformes liées au chômage, aux pensions et au travail de nuit : « Il y a toujours une capacité d’écoute et il faut voir comment des ajustements éventuels sont possibles, sans déstructurer toutes les réformes qui ont été esquissées et qui doivent commencer à produire leurs effets. Cela relève notamment du ministre de l’Économie et de l’Emploi (ndlr David Clarinval, MR) de pouvoir apporter des suggestions », a déclaré Maxime Prévot, en ajoutant que les Engagés s’efforcent d’ajuster la réforme des pensions tout en garantissant que les soins de santé restent financièrement accessibles et de qualité, et que le pouvoir d’achat soit préservé.

Dans une autre intervention, David Clarinval (MR), vice-Premier ministre et ministre de l’Emploi et de l’Économie, a souligné que « la situation est difficile ». « On doit prendre des mesures, les réformes sont nécessaires, la situation budgétaire est dramatique et on ne fait pas ça par plaisir », a-t-il insisté.

David Clarinval a également déploré « la manipulation et la propagation de fake news, assez importante de la part de certains syndicats, mais aussi de partis d’opposition, dont le PTB ». « De vrais mensonges sont relayés par l’opposition pour effrayer la population », a-t-il ajouté, notant que l’opposition « présente des choses comme étant décidées ».

Interrogé sur la possibilité d’aménager certaines mesures, il a rétorqué qu’il y avait « énormément de marge ». « Dans mes compétences, je demande l’avis des syndicats et du patronat », a-t-il précisé, avant d’accuser la FGTB de ne pas répondre à ses requêtes, soulignant un « boycott ». « La main est tendue. S’ils ne répondent pas, nous continuerons et avancerons avec les textes que nous avons décidés », a-t-il conclu.

Agoria, la fédération des entreprises technologiques, a également exprimé son mécontentement face à la manifestation organisée par le front commun syndical. « De nombreuses entreprises font face à des coûts élevés, une incertitude persistante et une compétitivité très fragilisée. Dans un tel contexte, chaque journée de production perdue est littéralement contre-productive », a-t-elle déclaré.

La fédération a rapporté qu’une enquête menée auprès de ses membres a révélé qu’ils s’attendent à une perte de productivité d’environ 22%. « Dans la crise actuelle, chaque pour cent de production perdu est un de trop », a affirmé Bart Steukers, le CEO d’Agoria.