Lecornu suspend la réforme des retraites jusqu’en 2027, le PS pas en censure.
Le Premier ministre a affirmé : « Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle. » Selon M. Lecornu, « le coût de la suspension pour notre système de retraite est de 400 millions d’euros en 2026 et de 1,8 milliard d’euros en 2027. »
« Je proposerai au Parlement dès cet automne que nous suspendions la réforme de 2023 sur les retraites jusqu’à l’élection présidentielle« , a déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale.
« Aucun relèvement de l’âge n’interviendra à partir de maintenant jusqu’à janvier 2028, comme l’avait précisément demandé la CFDT. En complément, la durée d’assurance sera elle aussi suspendue et restera à 170 trimestres jusqu’à janvier 2028« , a ajouté le Premier ministre.
D’après M. Lecornu, « le coût de la suspension pour notre système de retraite est de 400 millions d’euros en 2026 et de 1,8 milliard d’euros en 2027« . Il a précisé que « cette suspension bénéficiera à terme à 3,5 millions de Français« .
La réforme « devra donc être compensée financièrement, y compris par des mesures d’économies » et ne pourra « pas se faire au prix d’un déficit accru« , a toutefois averti M. Lecornu, qui a souligné sa volonté de préserver « la crédibilité de notre pays » aux yeux des « prêteurs sur les marchés financiers« .
Le PS a indiqué en réponse qu’il ne censurerait pas le gouvernement, du moins dans l’immédiat : il a salué, tout comme la CFDT, la suspension comme « une victoire » ainsi qu’un « premier pas qui permet d’envisager les suivants« . Le chef des députés PS, Boris Vallaud, a déclaré vouloir faire « ce pari de donner […] un budget juste au pays« .
Conférence sur les retraites
Pour préparer l’avenir, après 2027, M. Lecornu a proposé d’organiser « dans les prochaines semaines » une « conférence sur les retraites et le travail en accord avec les partenaires sociaux« , qui « aura le temps de se prononcer avant l’élection présidentielle« .
Cette conférence devra poser « la question de l’ensemble de la gestion de notre système de retraite« , a-t-il poursuivi. « Certains veulent des systèmes par points, d’autres par capitalisation. D’autres veulent abandonner toute référence d’âge« .
« Aux partenaires sociaux de s’emparer ou non de cette responsabilité de gérer le régime« , a-t-il ajouté, en soulignant que cette implication des partenaires sociaux était la règle chez « nos voisins européens« .
Si la « conférence« , qui pourrait rendre ses premières conclusions « au printemps prochain« , est concluante, « le gouvernement transposera l’accord dans la loi et le Parlement décidera« , a-t-il promis. « Sinon, il appartiendra aux candidats à l’élection présidentielle de faire leurs propositions« .
Cette conférence « devra aborder d’autres sujets cruciaux, comme l’attractivité de certains métiers indispensables, le travail pénible, l’usure au travail et les carrières longues« , a également signalé M. Lecornu.
M. Lecornu a également rappelé que le projet de budget de la Sécurité sociale pour 2026 comportait une amélioration pour la retraite des femmes.

