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Hausse massive ou stabilité des factures d’électricité en 2026 ?

L’association UFC-Que Choisir estime que la réforme pourrait entraîner une augmentation des factures d’électricité de près de 19 %, soit environ 250 € de plus par an pour un foyer moyen. La Commission de régulation de l’énergie indique qu’une certaine stabilité des factures pourrait être espérée pour l’année 2026, à condition que le gouvernement ne modifie pas la fiscalité.

Les prix de l’électricité pourraient-ils exploser en 2026 ? Oui, selon l’association UFC-Que Choisir qui avait déjà exprimé ses inquiétudes il y a quelques mois. Ce point de vue n’est pas partagé par la Commission de régulation de l’énergie.
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Photo de Karsten Würth sur Unsplash

Institué il y a près de quinze ans, le dispositif Arenh (Accès régulé à l’électricité nucléaire historique) contraignait EDF à revendre une partie de sa production nucléaire à un tarif réduit (42 €/MWh) à ses concurrents. Ce mécanisme visait à maintenir la concurrence et à limiter les prix sur le marché de l’électricité.

À la fin de cette année, l’Arenh sera supprimé, jugé trop peu lucratif pour EDF et inadapté aux coûts de production actuels. L’État souhaite également permettre à l’énergéticien de renforcer sa santé financière alors qu’il débute la construction de nouveaux réacteurs EPR.

À partir du 1er janvier 2026, EDF pourra donc vendre son électricité nucléaire sur le marché ou via des contrats à moyen et long terme selon des prix déterminés par le marché. Cette réforme suscite naturellement des préoccupations concernant une possible augmentation des factures d’électricité.

Une protection pour les consommateurs

La fin de l’Arenh sera suivie de l’instauration d’un nouveau dispositif appelé « Versement nucléaire universel » (VNU), conçu pour protéger les consommateurs tout en garantissant les finances d’EDF. Ce mécanisme mettra en place un plafonnement des revenus de l’énergéticien, afin d’éviter qu’il ne réalise des profits excessifs lorsque les prix de l’électricité augmentent sur le marché de gros.

Concrètement, l’État établira deux seuils de prix basés sur le coût global de production du nucléaire. Tant que le prix moyen de vente de l’électricité nucléaire reste en dessous du premier seuil, EDF conservera l’intégralité de ses revenus. En revanche, si ce prix dépasse les seuils déterminés, une partie des bénéfices supplémentaires sera prélevée par l’État, puis redistribuée aux consommateurs sous la forme d’une réduction appliquée directement sur les factures d’électricité.

Plus précisément, pour des prix compris entre 78 et 110 €/MWh, 50 % des revenus excédentaires seront reversés à l’État. Au-delà de 110 €/MWh, cette part augmentera à 90 %.

Un mécanisme faussement protecteur ?

Cependant, ce nouveau dispositif, censé être « protecteur », ne convainc pas tout le monde. Selon l’UFC-Que Choisir, il ne favoriserait pas réellement les consommateurs.

« L’État protège EDF, pas les consommateurs », dénonçait l’association en février dernier. Elle fait valoir qu’une faible part de la consommation des ménages sera concernée et que la taxation des bénéfices d’EDF ne sera pas suffisante pour compenser l’augmentation des prix. D’après ses analyses, si la réforme avait été appliquée cette année, les factures auraient augmenté de près de 19 %, soit environ 250 € de plus par an pour un foyer moyen.

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Mix électrique français en 2024, dominé par le nucléaire. // Source : EDF

Dans son récent rapport, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) se montre plus optimiste. En effet, la réforme se produit dans un contexte de baisse des prix de marché, actuellement autour de 60 €/MWh. Pour rappel, c’est ce montant qui sert de référence pour calculer le tarif réglementé de vente. D’après la CRE, une certaine stabilité des factures pourrait donc être anticipée pour l’année 2026, à condition que le gouvernement n’apporte pas de modifications fiscales.

En ce qui concerne les clients ayant souscrit une offre de marché, la situation reste plus incertaine. L’évolution des prix dépend en grande partie du fournisseur choisi et du moment de la signature du contrat, rendant difficile toute estimation moyenne.