Migrants secourus en Italie déclarent avoir été attaqués près de Malte.
Lundi, 140 migrants secourus par les garde-côtes italiens ont affirmé avoir été la cible d’une « attaque armée » dans la zone de recherche et de sauvetage placée sous la responsabilité de Malte. Les rescapés ont été débarqués à Pozzallo, dans le sud de la Sicile, et parmi eux se trouvaient « trois blessés nécessitant des soins médicaux urgents ».
Un nouveau drame s’est ajouté aux violences sur la route migratoire de la Méditerranée centrale. Lundi, les garde-côtes italiens ont secouru 140 migrants qui ont déclaré avoir été victimes d’une « attaque armée » dans la zone de recherche et de sauvetage sous la responsabilité de Malte, selon un communiqué des garde-côtes italiens. Les autorités affirment que « des vérifications sont actuellement en cours ».
Les rescapés, parmi lesquels « trois blessés nécessitant des soins médicaux urgents », ont été débarqués à Pozzallo, dans le sud de la Sicile. Leur embarcation, un bateau de pêche parti de Libye, avait été interceptée à environ 64 kilomètres des côtes italiennes.
### Une attaque déjà signalée par une ONG
La veille, l’ONG Alarmphone, qui recueille les appels de détresse des migrants en mer, avait indiqué sur X être « en contact avec un bateau se trouvant dans la zone de recherche et de sauvetage maltaise » dont les passagers affirmaient être « la cible de tirs des soi-disant garde-côtes libyens ». L’organisation humanitaire a par la suite rapporté la mort de deux personnes et trois blessés parmi les 113 migrants à bord.
Contactées par le *Times of Malta*, les forces armées maltaises ont refusé de confirmer ou d’infirmer l’existence de cette attaque. Un porte-parole a seulement précisé qu’un bateau de pêche « surveillé par les forces armées » et en route vers l’Italie avait été intercepté lundi matin près des côtes italiennes, « sans présenter de signe de détresse ».
### Un climat de tension croissante
Cet incident s’ajoute à une série d’événements récents en Méditerranée. Fin août, le navire Ocean Viking de l’ONG SOS Méditerranée avait déjà subi des tirs, tout comme le bateau de l’organisation allemande Sea-Watch fin septembre. Ces attaques, de plus en plus fréquentes, ravivent le débat sur la coopération entre l’Union européenne et la Libye en matière de contrôle migratoire.
Depuis 2017, le gouvernement italien et Bruxelles financent et forment les garde-côtes libyens pour intercepter les embarcations de migrants avant qu’elles n’atteignent les eaux européennes. Cette politique est une priorité pour la Première ministre Giorgia Meloni. Cependant, plusieurs enquêtes internationales ont révélé que les centres de détention financés par l’UE en Libye étaient en réalité gérés par des trafiquants d’êtres humains, renforçant ainsi les critiques contre cet accord.

