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Cuba : Daniel Ferrer, opposant, arrive aux États-Unis en exil

José Daniel Ferrer est arrivé en exil, lundi, à Miami, après des décennies de lutte en faveur d’un changement démocratique à Cuba et d’opposition au gouvernement communiste. Il avait été de nouveau arrêté le 11 juillet 2021, tandis qu’il tentait de se joindre aux manifestations antigouvernementales historiques qui secouaient Cuba.


Le dissident cubain José Daniel Ferrer est arrivé en exil à Miami lundi, après des décennies d’engagement pour un changement démocratique à Cuba et d’opposition au régime communiste.

Marco Rubio, le chef de la diplomatie américaine, a exprimé sa satisfaction de voir Ferrer « désormais libéré de l’oppression du régime ». Il a également appelé dans un communiqué La Havane à libérer « 700 prisonniers politiques injustement détenus ».

Le ministère cubain des Affaires étrangères a annoncé plus tôt dans un communiqué que le dissident avait quitté le pays avec sa famille. « Ce départ à destination des États-Unis a lieu après une demande formelle du gouvernement de ce pays et l’accord express de Ferrer », a précisé le ministère.

Né le 29 juillet 1970 à Palma Soriano, dans la province de Santiago de Cuba, Ferrer avait été l’un des 75 prisonniers politiques arrêtés lors du « Printemps noir », une période de répression intense contre la dissidence orchestrée en 2003 par Fidel Castro. Il avait alors écopé de 25 ans de prison, avant d’être relâché en 2011 suite à une négociation entre le gouvernement cubain et l’Église catholique. Cependant, comme onze autres dissidents, il avait refusé de quitter l’île en échange de sa libération.

Fondateur du mouvement Union patriotique de Cuba (Unpacu), qui n’est pas reconnu par les autorités, il avait de nouveau été arrêté le 11 juillet 2021 alors qu’il tentait de se joindre aux manifestations antigouvernementales historiques qui secouaient le pays. À cette occasion, un tribunal avait annulé sa liberté conditionnelle et l’avait renvoyé en prison pour terminer une peine de quatre ans et demi, déjà prononcée en 2020.

Il avait été relâché en janvier dans le cadre d’un accord négocié avec le Vatican sous le mandat de Joe Biden, visant la libération de centaines de prisonniers. Néanmoins, il avait de nouveau été emprisonné en avril. Début octobre, il avait déclaré avoir accepté de partir en exil en raison des pressions exercées par les autorités, dénonçant des « coups, tortures, humiliations et menaces » dans la prison de Mar Verde, à Santiago de Cuba.

Durant ses quelques mois de liberté en 2025, José Daniel Ferrer avait défié les autorités en critiquant le régime communiste sur les réseaux sociaux et avait rencontré le chargé d’Affaires américain, Mike Hammer. Il avait également établi une cantine dans son domicile pour aider les personnes dans le besoin, financée par des Cubains de l’étranger, une initiative qualifiée de prosélytisme politique par les autorités.

« Avec sa voix puissante », José Daniel Ferrer continuera « à se battre pour son pays » depuis les États-Unis « jusqu’au jour où il pourra revenir », a salué dans un communiqué un collectif dissident, le Conseil de transition démocratique à Cuba. « Il sera essentiel pour la cause démocratique cubaine ».