Belgique

« La Fédération Wallonie-Bruxelles ne doit pas négliger l’effort de chacun, selon Élisabeth Degryse »

Les syndicats des enseignants menacent d’organiser une grève après les congés de Toussaint. Élisabeth Degryse, la ministre-présidente de la Fédération Wallonie-Bruxelles, précise que les mesures d’économies concernent l’ensemble des secteurs et que les profs du secondaire devront désormais prester 22 heures par semaine.


Les syndicats enseignants avertissent qu’ils pourraient organiser une grève après les congés de Toussaint. La ministre-présidente souhaite rappeler que la situation budgétaire de la Fédération Wallonie-Bruxelles requiert des efforts de tous. Les économies doivent s’appliquer à tous les secteurs. Elle souligne que, bien que certaines décisions soient difficiles (comme l’obligation pour les enseignants du secondaire de prester 22 heures par semaine), d’autres initiatives sont positives avec des moyens ajoutés pour l’enseignement. Élisabeth Degryse mentionne, notamment :

– Les ajustements pour les enseignants débutants avec deux heures de moins la première année, pour tous les professeurs.
– Deux heures de moins en face à face en classe à partir de 60 ans.

Bien que ces ajustements paraissent modestes, « c’est un signal important pour montrer qu’on veut vraiment permettre à cette carrière des enseignants d’être améliorée à terme« , défend la ministre-présidente.

### Des pertes d’emploi ?

La mesure d’économie qui suscite des oppositions est l’augmentation du temps de travail des enseignants du secondaire supérieur. Les professeurs devront désormais effectuer deux heures supplémentaires, soit 22 périodes par semaine au lieu de 20. Cette décision entraînera-t-elle des pertes d’emploi ? Cet aspect a bien été pris en compte par le gouvernement de la FWB.

Élisabeth Degryse explique que plusieurs facteurs atténueront cet impact. Elle rappelle d’abord la pénurie actuelle d’enseignants. Les mesures annoncées devraient contribuer à pallier ce manque. Cela pourra inclure le transfert d’enseignants vers des niveaux inférieurs pour assurer l’enseignement. De plus, il existe des départs naturels (retraites ou arrêts de carrière), ce qui conduit la ministre-présidente à estimer que des pertes d’emplois sont à prévoir, mais limitées.

À noter également qu’en 2027, il y aura moins de jeunes enseignants disponibles en raison de l’allongement des études, qui dureront désormais quatre ans.

### Élargir et cibler la gratuité des fournitures scolaires

Actuellement, la gratuité des fournitures scolaires est garantie jusqu’en 3e primaire. Le gouvernement de la FWB envisage de réviser ce système. Élisabeth Degryse précise que la gratuité s’applique à tous, mais certains enfants « ont sans doute » moins besoin de cette gratuité que d’autres qui en ont plus besoin. En plus de la lourde charge administrative pour les établissements, la ministre évoque aussi « parfois de la surconsommation« .

Le budget consacré à la gratuité va donc être réduit et réorganisé. À l’avenir, « l’organisation de la gratuité va devenir une condition de l’octroi des subventions« . Le dispositif s’étendra jusqu’en 6e primaire, mais uniquement « pour les enfants qui en ont le plus besoin« .

### La DPPR (Disponibilité Précédent la Pension de Retraite)

Que va-t-il advenir des DPPR, ou Disponibilité Précédent la Pension de Retraite, qui prévoit une aménagement de la fin de carrière des enseignants ?

Le gouvernement de la FWB annonce le maintien de cette possibilité de prépension, mais « dans le cadre que le fédéral définira« , précise Élisabeth Degryse. En d’autres termes, le gouvernement de la FWB ne modifie pas ce système et attend la décision du gouvernement fédéral, responsable des pensions.

Le ministre fédéral des Pensions, Jan Jambon (N-VA) a d’ailleurs indiqué que la DPPR pourrait être restreinte à deux ans ou abolie, ajoute la ministre-présidente de la FWB.

L’intégralité de l’entretien avec Élisabeth Degryse (Les Engagés) est disponible dans la séquence Auvio au début de cet article. La ministre-présidente aborde également les mesures d’économies dans le secteur de la petite enfance et le gel de l’indexation des subsides pour le secteur culturel.