Madagascar : Allocution du président, soldats ralliés à Gen Z… Point sur la crise
Andry Rajoelina doit s’adresser ce lundi en fin d’après-midi, selon un communiqué de ses services sur Facebook. Au moins 22 personnes ont été tuées au début des manifestations commencées le 25 septembre et plus d’une centaine blessées, d’après un bilan des Nations unies.
C’est la crise à Madagascar. Le président Andry Rajoelina doit prononcer un discours ce lundi en fin d’après-midi, comme l’ont annoncé ses services dans un communiqué sur Facebook. Cette allocution est très attendue alors que les appels à sa démission se multiplient parmi les manifestants hostiles au gouvernement, soutenus par une partie de l’armée.
Durant le week-end, Andry Rajoelina a dénoncé « une tentative de prise du pouvoir illégale […] actuellement en cours » sur l’île de l’océan Indien, où une partie de l’armée a pris le parti des manifestants opposés au gouvernement.
Une unité militaire, le Capsat, qui avait joué un rôle clé dans le coup d’État de 2009 d’Andry Rajoelina, suite à une mobilisation populaire, a appelé samedi les forces de sécurité à « refuser de tirer » sur les manifestants.
La localisation actuelle du président est inconnue. Les rumeurs de fuite se multiplient, mais ses services ont assuré qu’il était resté sur l’île pour gérer les affaires courantes.
Des soldats ont accompagné samedi dans le centre-ville de la capitale malgache des milliers de manifestants, les rejoignant à nouveau dimanche pour un rassemblement en hommage aux personnes tuées lors des plus de deux semaines de manifestations qui se sont élevées depuis le 25 septembre. De nouveau lundi, des centaines d’étudiants se sont retrouvés dans les rues d’Antananarivo dans une ambiance festive, défilant en agitant le drapeau malgache et au rythme d’une fanfare, selon des journalistes de l’AFP.
Le collectif à l’origine des manifestations, baptisé Gen Z, a appelé à un nouveau rassemblement plus tard dans la journée. Le mouvement de contestation, qui dénonçait au départ les coupures incessantes d’eau et d’électricité, s’est élargi pour inclure une contestation plus générale contre Andry Rajoelina, âgé de 51 ans.
Au moins 22 personnes ont été tuées lors des manifestations ayant débuté le 25 septembre et plus d’une centaine ont été blessées, selon un bilan des Nations unies. Le chef de l’État, Andry Rajoelina, a démenti ces « chiffres erronés », estimant les « pertes de vies » à 12, tous « des pilleurs, des casseurs » selon lui.
Madagascar, île particulièrement pauvre de l’océan Indien, a une longue histoire de soulèvements populaires suivis de la mise en place de gouvernements militaires. Au moins 80 % des 32 millions d’habitants de Madagascar vivent avec moins de 15 000 ariary par jour (2,80 euros), le seuil de pauvreté défini par la Banque mondiale.

