Dream city : Événement magique à Tunis en cours !
Dream city se poursuit encore pour une autre semaine, et affiche complet « Sold Out » avec son week-end en apothéose. Le collectif cairote « nasa4nasa » a été cofondé en 2016 par Noura Seif Hassanein et Salma AbdelSalam.
Des corps qui racontent des histoires, des sens qui s’éveillent et des déambulations dans la Médina de Tunis invitent au voyage. Dans les alcôves des anciennes demeures et madrasas, des artistes murmurent à l’oreille et nous prennent par la main pour partager un grand secret… raconter l’humain !
La Presse — Il y a une semaine, Dream City fait rêver la ville, révélant des lieux et sublimant des espaces familiers. Depuis une semaine, les artistes défilent en tant qu’acteurs et spectateurs, racontant des histoires ou des fragments de récits tissant des liens indéfectibles.
Dream City continue encore pour une autre semaine, avec une émotion palpable, les vibrations de la Médina se ressentent dans chaque lieu, espace et coin de rue. On se laisse guider d’une performance à l’autre, chaque porte ouvre sur un monde singulier avec ses codes et ses artifices, menant à un lieu de mémoire, un espace sensoriel. Cette première semaine, couronnée par un week-end complet, affiche un « Sold Out », témoignant de l’énergie des festivaliers.
L’incroyable Mister Éric Minh Cuong Castaing marque le début avec Tarab, célébration portée par Rayess Bek, entraînant le public dans une transe collective dédiée aux danseurs de Gaza. Avec sept danseurs originaires d’Égypte, de Palestine, du Liban et de Tunisie, les rythmes des danses populaires créent une communion joyeuse entre tradition et contemporain. Ici, la musique devient souffle, le rythme une mémoire, et la danse un langage de résistance.
Les corps dansants racontent une histoire, s’entrelacent, se soutiennent et se détachent, formant un ensemble hétérogène où se libérer devient un élan vital défiant la mort. Le corps est empreinte, la musique un cri des disparus sous une tragédie humaine.
Cet acte créatif d’Éric Minh Cuong Castaing se poursuit, le lendemain, avec Aloun Marchal et Marine Relinger au parc du Belvédère, rassemblant enfants, danseurs et spectateurs dans une chorégraphie inclusive et ludique, transformant le handicap en ancrage pour la création collective.
Dans ce parc réinventé, tout est relation. « p/rc », conçu par la compagnie Shōnen, réunit enfants en situation de handicap moteur, danseurs et spectateurs invités à naviguer librement au cœur du mouvement. Les corps se rassemblent, s’entrelacent dans une chorégraphie vivante, inclusive, ludique et déroutante.
Les danseurs deviennent toboggans, manèges, prothèses humaines. Chaque contact est une forme d’attention, chaque geste une manière de créer du lien. Le handicap est un tremplin pour établir de nouveaux équilibres.
« p/rc » ouvre un espace sensoriel partagé, où les normes évoluent, où l’on apprend à bouger et voir différemment. C’est une danse de soin, de jeu et de présence, une invitation à avancer ensemble dans cette chorégraphie du monde.
Un autre univers nous plonge au Caire avec la danse ancestrale des danseuses portant des chandeliers sur la tête. « Sham3dan », à Dar Haddad, réinvente la danse à travers une « non-danse » bouleversante par sa précision, sa lenteur et ses rotations. Dans un mouvement circulaire, six interprètes nous tiennent en haleine, créant des formes et des lignes infinies.
Le collectif cairote « nasa4nasa », cofondé en 2016 par Noura Seif Hassanein et Salma AbdelSalam, principalement actif sur Instagram, explore la création d’images et la présence en ligne comme composante intégrante de sa pratique chorégraphique.
Avec Radouan Mriziga, nous explorons un désert infini, cohabitant avec ses éléments vivants. Faune et flore communiquent et laissent leur empreinte dans cet espace.
Magec / the Desert est une installation poétique au mausolée de Sidi Ali Chiha, une invitation à partager et écouter. Mriziga compose un espace de sons et d’images où les corps des danseurs servent d’ancrages, transformant les paysages arides du Sahara en un lieu d’apprentissage et de mémoire.
Sa chorégraphie, tissée de rythmes, de lumière et de gestes, célèbre lentement la densité du vide. Le désert ici incarne une présence, un lieu de savoirs, de résistance et de lien au vivant, où ses danseurs insufflent une énergie vivante, balayant les ombres et intégrant cet écosystème.
La gestuelle constitue un lien, la musique une élévation, et la terre demeure centrale. Dream City se poursuit encore une semaine. La parole est offerte à une multitude de voix, s’élevant de l’infiniment petit à l’infiniment grand… de l’intime à l’universel. Ça se passe à Tunis et c’est magique !

