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Le retour des otages, un événement historique selon Benjamin Netanyahu.

Le retour en Israël des 48 otages doit s’accompagner de la libération par Israël de 250 détenus et de 1.700 Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza depuis octobre 2023. Donald Trump est attendu en Israël lundi à 06h20 GMT pour un échange avec M. Netanyahu, une expression devant le Parlement et une rencontre avec des proches d’otages.


Première étape du plan annoncé par Donald Trump pour faire taire les armes, le retour en Israël des 48 otages, qu’ils soient vivants ou morts, doit être accompagné de la libération par Israël de 250 détenus pour des « raisons de sécurité », dont de nombreux condamnés pour des attentats meurtriers anti-israéliens, et de 1.700 Palestiniens arrêtés dans la bande de Gaza depuis octobre 2023.

Le retour en Israël des otages est annoncé comme un « événement historique » alliant « tristesse » et « joie », a déclaré M. Netanyahu, deux jours après le début d’un cessez-le-feu dans la bande de Gaza, un conflit qui a été déclenché par l’attaque inédite du Hamas contre Israël le 7 octobre 2023.

L’arrivée des otages est prévue « tôt lundi matin », selon Shosh Bedrosian, porte-parole de M. Netanyahu, qui précise que le gouvernement s’attend à ce que les « 20 otages vivants soient libérés ensemble [et remis tous] en même temps à la Croix-Rouge et transportés dans six à huit véhicules ».

Donald Trump doit arriver lundi matin en Israël pour une visite de quelques heures, sa première depuis son retour à la Maison Blanche.

Des sources proches des négociations indiquent que le Hamas a « terminé les préparatifs » pour la libération des otages vivants, mais il continue de réclamer, en échange, la libération de chefs palestiniens.

Israël a cependant averti que les détenus palestiniens ne seraient relâchés qu’après la confirmation du retour de tous les otages. La quasi-totalité d’entre eux avait été enlevée lors de l’attaque du 7 octobre.

### Les hôpitaux mobilisés

Plusieurs hôpitaux israéliens se préparent à l’accueil des otages, tandis que l’administration pénitentiaire a fait savoir qu’elle avait transféré des prisonniers palestiniens vers deux prisons spécifiques en vue de leur libération.

Donald Trump est attendu en Israël lundi à 06h20 GMT. Après un échange avec M. Netanyahu, il s’adressera au Parlement et rencontrera des proches d’otages.

Il se rendra ensuite à Charm el-Cheikh, en Égypte, à 10h00 GMT, pour co-présider avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi un « sommet pour la paix » à Gaza, en présence de dirigeants de plus de 20 pays et du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres.

La gestion de la bande de Gaza, dévastée par deux ans de guerre, sera l’un des principaux enjeux.

Les pays médiateurs de l’accord de cessez-le-feu à Gaza doivent signer lundi un document assurant son application, selon une source diplomatique. « Les signataires en seront les garants : les États-Unis, l’Égypte, le Qatar et probablement la Turquie », a précisé cette source sous couvert d’anonymat.

Aucun responsable israélien ne sera présent au sommet, ni le Hamas. L’Iran, qui soutient ce dernier, a précisé avoir reçu une invitation sans indiquer s’il allait y participer.

En parallèle du retrait progressif de l’armée israélienne, qui contrôle 53 % du territoire de la bande de Gaza, le plan américain envisage, à terme, d’exclure le Hamas de la future gouvernance de Gaza, où il a pris le pouvoir en 2007, et de détruire son arsenal.

Selon le plan américain, la gouvernance serait confiée à « un comité palestinien technocratique et apolitique » sous « la supervision et le contrôle d’un nouvel organe international de transition » dirigé par M. Trump.

### Des camions en attente

Sur le terrain à Gaza, des journalistes de l’AFP ont vu dimanche des Gazaouis se rendre sur les marchés où les prix des denrées ont diminué, le cessez-le-feu promettant un assouplissement du blocus imposé par Israël.

Des camions chargés d’aide sont entrés par le point de passage de Kerem Shalom, dans le sud d’Israël, tandis que d’autres camions attendaient depuis le petit matin à Rafah, le point de passage voisin, à la frontière entre Gaza et l’Égypte.

Certains chargements auraient déjà été pillés, selon plusieurs témoignages d’habitants.

« Nous ne voulons pas vivre dans une jungle, nous exigeons que l’aide soit sécurisée et distribuée avec respect pour les gens », a déclaré à l’AFP Mohammed Za’rab, un jeune homme devant des cartons au sol, le long d’une route empruntée par les camions.

Des policiers municipaux se sont déployés dans le camp de Nousseirat, au centre du territoire, entre les décombres et les déchets, tandis que des centaines de milliers de déplacés ont regagné le nord du territoire, souvent pour retrouver leur maison en ruines.

Le plan de Donald Trump prévoit une augmentation significative de l’aide humanitaire dès la fin des combats, mais des responsables humanitaires ont fait savoir à l’AFP ne pas percevoir de changements.

Amjad Shawa, directeur du réseau des ONG palestiniennes PNGO, estime qu’il manque encore de nombreux « détails » pour mettre en œuvre cet aspect du plan.