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Ukraine : nécessité vitale pour détecteurs de drones et innovation

Les drones kamikazes FPV peuvent frapper à 20 kilomètres derrière la ligne de front, indistinctement civils, militaires ou humanitaires. Depuis le début de l’année, les victimes dues aux attaques de drones FPV seraient presque plus nombreuses que les blessés par balles.


Les drones kamikazes FPV ont la capacité de frapper jusqu’à 20 kilomètres derrière la ligne de front, touchant indistinctement civils, militaires ou humanitaires. Depuis le début de l’année, l’utilisation de ces drones légers et très dangereux a augmenté. Les victimes des attaques de drones FPV (First Personal View) ou kamikazes sont maintenant presque aussi nombreuses que celles causées par des balles.

Pour naviguer dans les régions du Donbass, il est désormais essentiel de disposer d’un détecteur de drones afin de repérer ces appareils avant qu’ils n’atteignent leur cible. Ces détecteurs fonctionnent en interceptant le signal vidéo analogique émis par le drone FPV. Aurelien Tricault, spécialiste des drones et fondateur de la startup Inanix, précise : « Le signal est facile à intercepter, et la technique est simple et connue depuis longtemps. Le détecteur capte le signal et le retransmet sur son écran, permettant à l’utilisateur de voir la zone survolée sur un rayon d’environ 500 mètres et de déterminer la position du drone par rapport à lui. »

Bien que ces détecteurs soient utiles, ils ne peuvent pas brouiller le signal. Ils se contentent d’indiquer la présence d’un drone. Sacha, opérateur drone au sein du premier régiment d’assaut « Da Vinci Wolves », note ironiquement que : « Sachant qu’un drone kamikaze peut voler à 200 km/h, il lui faut 4 secondes pour parcourir les 500 mètres qui vous séparent de lui. Autant dire qu’il vous reste peu de temps pour sauter du véhicule, trouver un bunker ou des arbres pour vous abriter. Il vaut mieux ne jamais mettre sa ceinture et rouler très vite. » Dès qu’un signal vidéo est détecté, l’appareil émet un bip répété, et l’image vue par l’opérateur s’affiche sur l’écran.

Ces détecteurs, s’ils ne peuvent pas résoudre tous les problèmes, fournissent des informations précieuses sur la présence d’un drone hostile, ce qui peut, dans certains cas, sauver des vies. Les dommages causés par ces drones FPV, qui transportent une charge explosive d’un à deux kilos, sont considérables. L’utilisation accrue de ces armes guidées à distance transforme radicalement la structure des armées modernes. Actuellement, un seul drone kamikaze peut détruire un char coûtant environ dix millions d’euros, ce qui a conduit à un calcul rapide du rapport coût-efficacité par les deux parties en conflit.

En plus de ces détecteurs de signaux analogiques, les véhicules militaires sont équipés de brouilleurs installés sur le toit. De forme arrondie, ces dispositifs émettent un signal qui perturbe le récepteur GPS des drones, ce qui les fait dévier de leur trajectoire. Bien que plus coûteux, ces brouilleurs se révèlent beaucoup plus efficaces. Les bénévoles travaillant pour des organisations humanitaires n’ont pas accès à ces équipements coûteux. Cependant, toutes les agences disposent d’un détecteur de signal vidéo. Ils sont largement disponibles en Ukraine et peuvent être commandés à un prix d’environ 300 €, offrant ainsi une relative sécurité.

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