Un policier bruxellois soupçonné d’espionnage au profit de la Chine et de la Russie
Un agent des services de sécurité belges a été inculpé pour espionnage, et le suspect est un policier local de la zone Bruxelles-Capitale/Ixelles (PolBru). Depuis le 8 avril 2024, une modification du code pénal élargit les possibilités de poursuite judiciaire pour faits d’espionnage en Belgique.
Un agent des services de sécurité belges a été inculpé pour espionnage, comme l’a révélé il y a une semaine le média Politico, spécialisé dans les affaires européennes. D’après des informations obtenues par la RTBF auprès de plusieurs sources, le suspect est un policier local de la zone Bruxelles-Capitale/Ixelles (PolBru).
L’enquête judiciaire est confiée à l’Inspection générale de la police (AIG) et à la police fédérale, sous la direction d’un juge d’instruction et du parquet fédéral. Cette affaire découle d’investigations menées par le Service général du Renseignement et de Sécurité (SGRS). Comme la Sûreté de l’État, le SGRS a pour mission de détecter les menaces d’espionnage. Les deux services de renseignement belges collaborent dans ce domaine.
Les enquêteurs tentent de déterminer si, comme soupçonné, le policier a pris ou partagé des images d’opposants aux régimes chinois et russe lors de manifestations organisées à Bruxelles.
Si les faits se confirment, il s’agira aussi de savoir si le policier s’est volontairement engagé dans une surveillance au profit d’États étrangers ou s’il a été manipulé à son insu.
Le maintien de l’ordre durant ces rassemblements est de la responsabilité de la police locale. Chaque année, plus de 1000 manifestations aux revendications diverses se déroulent à Bruxelles, certaines ayant une portée internationale. En tant que siège de nombreuses institutions, la capitale attire l’intérêt des services de renseignements étrangers et est parfois qualifiée de « nid d’espions ».
Depuis le 8 avril 2024, une modification du code pénal a élargi les possibilités de poursuites judiciaires pour faits d’espionnage en Belgique.
Le policier a été interpellé jeudi dernier lors d’une perquisition à son domicile et a ensuite été libéré sous conditions.
La police locale de Bruxelles a indiqué qu’une « enquête interne est actuellement en cours » et que « des mesures appropriées seront prises sur la base des résultats qui en découleront ». La RTBF n’a pas encore réussi à contacter le policier concerné.
Contacté, le parquet fédéral a choisi de ne faire aucun commentaire sur l’affaire. L’Inspection générale de la police a précisé qu’elle « ne communique pas sur les (éventuelles) enquêtes judiciaires ».

