OpenAI ne cherche pas à déstabiliser Microsoft, Apple et Google en Europe.
OpenAI a critiqué Google, Apple et Microsoft lors d’un meeting avec des élus européens, soulignant la main mise de ces entreprises sur le marché numérique du Vieux Continent. La firme dispose de 800 millions d’utilisateurs et d’utilisatrices hebdomadaires, mais n’est pas encore suffisamment imposante pour être concernée par le DMA en Europe.

Il semble que l’Europe ne soit pas aussi sévère que cela avec ses lois antitrust. C’est en tout cas ce qu’a dû penser OpenAI lors de sa rencontre avec le cabinet de Teresa Ribera, la responsable de la concurrence à Bruxelles.
Selon Bloomberg, OpenAI a officiellement exprimé ses préoccupations concernant la position des géants de la technologie sur le marché numérique européen, espérant ainsi créer un espace pour son développement sur le Vieux Continent tout en trahissant certains de ses partenaires.
Tu quoque mi fili
Cette réunion, dont il ne reste qu’un résumé incomplet, a permis à OpenAI d’exposer les « difficultés » qu’elle rencontrait pour exister face « à des entreprises déjà bien établies » dans l’espace numérique européen. Afin de maintenir un marché compétitif et équitable, la société a plaidé pour un accès « à des données essentielles » afin d’éviter « un cloisonnement » du marché autour d’un petit nombre d’acteurs.
De manière informelle, une source au sein de la commission a révélé que les entreprises visées par cette plainte étaient bel et bien Apple, Google et Microsoft. Bien que les griefs d’OpenAI à l’égard de Google ne soient pas nouveaux (déjà abordés dans un long billet de blog publié cet été), l’attaque contre les deux autres géants du web est surprenante et représente un risque dla firme.

Microsoft reste officiellement l’un des principaux investisseurs d’OpenAI, tandis qu’Apple a conclu un accord pour intégrer ChatGPT sur tous ses appareils. Voir Sam Altman se retourner contre des entreprises avec lesquelles il collabore semble donc surprenant.
Le spectre du DMA
Cette période politique est également sensible. Les géants du web sont sous haute surveillance de la part de la Commission européenne en raison de leur position dominante dans l’espace numérique européen. Une plainte formulée par l’un de leurs « alliés » de la Silicon Valley pourrait donc exacerber les tensions.
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Étonnamment, OpenAI ne semble pas préoccupé par sa propre position sur le marché européen. Bien qu’elle ne soit pas encore assez imposante pour être concernée par le DMA en Europe, avec 800 millions d’utilisateurs hebdomadaires, elle pourrait rapidement tomber sous le coup du même texte de loi qu’elle utilise actuellement pour attaquer ses concurrents.

