France

Retraites : La CFDT souhaite relancer le système à points ?

Le débat sur la retraite par points avait été lancé en 2019, puis abandonné en 2020. Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT, plaide ce jeudi pour relancer ce thème, au cœur des négociations autour de la nomination du futur Premier ministre.


Le débat sur la retraite par points, lancé en 2019 puis abandonné en 2020, est relancé par Marylise Léon, la secrétaire générale de la CFDT, ce jeudi. Ce sujet semble central dans les négociations concernant la nomination du futur Premier ministre. Quels sont les enjeux ?

Dans le système par répartition, les travailleurs cotisent pour financer les retraites des personnes âgées. En revanche, dans un système par capitalisation, les travailleurs cotisent pour leur propre retraite. Le modèle français de retraite, établi en 1945 en même temps que la Sécurité sociale, repose sur une solidarité intergénérationnelle entre les actifs et les retraités, ainsi qu’une solidarité définie par des critères socioprofessionnels.

### Régime identique dans l’UE, mais modes de calcul différents

À l’instar de la France, l’ensemble de l’Union européenne a mis en place un régime de retraite par répartition avec des systèmes mixtes : les retraites sont financées à la fois par les revenus des travailleurs et par des contributions de l’État, qui assure un revenu minimum pour les plus défavorisés. Cependant, les méthodes de calcul pour déterminer le montant des pensions de base varient d’un pays à l’autre. En France, le calcul se base principalement sur la durée de cotisation (le nombre de trimestres travaillés), le taux d’annuité (qui fluctue selon l’âge de départ) et le salaire de référence. Ce système d’annuités est également appliqué dans quatorze autres pays de l’UE, y compris la Belgique et l’Espagne.

D’autres modes de calcul existent, comme les comptes notionnels (en Italie ou au Danemark par exemple) et les retraites à points (comme en Allemagne ou en Roumanie). Dans ce dernier cas, le montant de la retraite dépend du nombre de points accumulés tout au long de la vie professionnelle, de la valeur de chaque point (généralement déterminée par les partenaires sociaux) et de l’âge de départ à la retraite. Plus une personne a de points, plus sa pension est élevée. Les régimes à points sont qualifiés de contributifs, puisqu’ils proportionnent la pension aux cotisations versées durant la carrière professionnelle.

« Je considère qu’un système de retraite construit autour d’un âge légal est profondément injuste », déclare Marylise Léon. « La retraite par points est un système où il n’y a pas besoin d’âge légal. » Elle explique que « l’on prévoit des âges de possibilité de départ et les personnes ont la main sur l’âge auquel elles veulent partir et le montant de la pension dont elles souhaitent bénéficier. […] C’est un régime universel qui permet notamment à ceux qui oscillent entre le public et le privé d’avoir une équité de traitement. »

Ce système offre également une « reconnaissance de la pénibilité » et prend en compte « les spécificités des femmes ayant des maternités », souligne-t-elle. « Nous avons besoin d’un débat sur les retraites qui nous fasse un peu sortir de cette question de l’âge. […] Les gens ont besoin et envie de pouvoir décider de certaines choses, notamment du moment où ils partent à la retraite. »