Bart De Wever et d’autres visés par un projet d’attentat à Anvers
Deux suspects ont été auditionnés par la police et comparaîtront demain devant le juge d’instruction. En 2024, 101 personnes ont été placées sous protection après avoir reçu des menaces dans l’exercice de leurs fonctions.
Deux des suspects ont été entendus par la police et seront présentés demain au juge d’instruction qui décidera de leur éventuel placement sous mandat d’arrêt. Le troisième suspect a été libéré, a indiqué la procureure fédérale, Ann Fransen.
Cette intervention judiciaire fait partie d’une enquête ouverte pour, entre autres, tentative d’assassinat terroriste et participation aux activités d’un groupe terroriste. « Certains éléments indiquent que l’intention était de perpétrer un attentat terroriste d’inspiration djihadiste à l’encontre d’hommes politiques », a précisé Ann Fransen.
Selon des sources fiables, le Premier ministre Bart De Wever aurait été visé par cet attentat, mais le parquet fédéral n’a pas pour l’instant souhaité commenter cette information.
Le ministre des Affaires étrangères, Maxime Prévot, a également confirmé que le projet d’attentat, déjoué plus tôt dans la journée à Anvers, avait pour cible le Premier ministre Bart De Wever. « La nouvelle d’un projet d’attentat visant le Premier ministre Bart De Wever est profondément choquante », a déclaré le chef de la diplomatie belge sur les réseaux sociaux. « J’exprime tout mon soutien au Premier ministre, à son épouse et à sa famille, ainsi que ma gratitude aux services de sécurité et de justice dont l’action rapide a permis d’éviter le pire. Cet événement nous rappelle avec force que la menace terroriste reste bien réelle et que nous devons rester vigilants. La Belgique renforce activement ses capacités pour faire face aux nouvelles formes de terrorisme, notamment à travers la lutte contre l’utilisation malveillante des drones », a-t-il ajouté.
Les perquisitions ont été réalisées en collaboration avec le Service d’enlèvement et de destruction d’engins explosifs (SEDEE), la direction de l’appui canin avec les chiens détecteurs d’explosifs et des unités spécialisées de la police fédérale (DSU), sous la direction du juge d’instruction compétent pour les affaires de terrorisme à Anvers.
Les suspects avaient pour objectif de fabriquer un drone auquel une cargaison devait être attachée. Lors d’une des perquisitions, un engin improvisé ressemblant à un « Improvised explosive device » ou IED a été découvert, bien qu’il ne soit pas encore opérationnel à ce moment-là, a précisé le parquet. Un sac contenant des billes de métal et une imprimante 3D, qui aurait pu servir à fabriquer des pièces nécessaires à la réalisation d’un attentat, ont également été trouvés. Des éléments indiquent que « le but des suspects était de fabriquer un drone auquel une cargaison devait être attachée ». Aucune information supplémentaire ne sera diffusée pour le moment « pour ne pas nuire à l’enquête en cours ».
« Il n’y a pas de place pour l’intimidation et la violence dans notre société », a réagi jeudi la ministre de la Justice, Annelies Verlinden, après l’annonce de l’attentat déjoué à Anvers. « Aujourd’hui, un attentat a peut-être été déjoué grâce à l’intervention rapide et efficace du parquet fédéral et de plusieurs services de la police fédérale. Les menaces visaient peut-être des personnes occupant des fonctions publiques. Cela touche aux fondements mêmes de notre démocratie », a souligné la ministre. En 2024, 101 personnes avaient été placées sous protection après avoir reçu des menaces dans l’exercice de leurs fonctions, incluant des mandataires politiques, magistrats, policiers, et gardiens de prison. « Ils sont de plus en plus souvent pris pour cible », a noté la ministre. « Les services veillent et je les remercie tout particulièrement pour leur vigilance et leur efficacité », a-t-elle ajouté.
« Le terrorisme n’a jamais disparu. Il demeure un ennemi de notre démocratie qu’il faut continuer à combattre », a déclaré le ministre fédéral Mathieu Bihet (MR) sur le réseau X, apportant son « soutien total » au Premier ministre et remerciant les services de sécurité pour leur travail. « Premier ministre, Bart, tout mon soutien à vous et votre famille. Merci aux services de sécurité. Never surrender (ne jamais se rendre) », a écrit le ministre de la Défense, Theo Francken, du même parti que Bart De Wever. Il a ajouté que « les drones constituent un gros problème. L’islamisme aussi, mais cela, nous le savions depuis longtemps ». Une autre ministre N-VA, Anneleen Van Bossuyt, a qualifié l’information de « choquante et inacceptable », évoquant une « attaque contre notre démocratie ».
Le niveau de la menace générale en Belgique reste maintenu à « grave », a indiqué un porte-parole de l’Organe de Coordination pour l’Analyse de la Menace (Ocam). Ce niveau est actuellement de trois sur une échelle de quatre, signifiant que l’Ocam estime qu’une attaque est « possible et probable ». Ce constat est en vigueur depuis l’attentat du 16 octobre 2023, lors duquel un djihadiste avait tué deux supporters suédois à Bruxelles.

