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Le conflit Hamas-Israël : cessez-le-feu, combats repris et échanges.

Le 7 octobre 2023, l’attaque terroriste du Hamas sur Israël a fait 1300 victimes, dont une grande partie étaient des civils israéliens. Une première trêve a débuté le 24 novembre 2023, permettant la libération de 81 otages, tandis que 240 prisonniers palestiniens devaient également être libérés en vertu de l’accord.

Chronologie de la guerre Hamas – Israël

7 octobre 2023

Ce chapitre tragique de l’histoire de la région débute le 7 octobre 2023 avec l’attaque terroriste du Hamas contre Israël. 1300 victimes, majoritairement des civils israéliens, mais aussi des ressortissants d’autres nationalités. De plus, 251 personnes sont prises en otage et conduites dans des bases secrètes du Hamas situées dans la bande de Gaza. En réaction, Israël lance une offensive majeure contre l’enclave et promet d’anéantir le Hamas, entraînant des évacuations forcées de civils palestiniens.

24 novembre 2023

Après sept semaines de combat intense, une première trêve est instaurée. Elle débute le 24 novembre 2023 et permet la libération de 81 otages. Cet accord inclut également la libération de 240 prisonniers palestiniens retenus dans les prisons israéliennes. Il est essentiel de distinguer les « prisonniers » des « otages ». Les prisonniers sont détenus dans des infrastructures reconnues, bénéficiant de droits et de garanties selon le droit international, tandis que les otages sont séquestrés de manière totalement illégale, en violation du droit international. Ce premier échange est négocié par le Qatar avec le soutien de l’Égypte et des États-Unis, mais la trêve prend fin au début décembre. Les deux parties se rejettent la responsabilité de la reprise des hostilités.

19 janvier 2025

Après le conflit entre Israël et le Hezbollah libanais survenu après le 7 octobre 2023 jusqu’en novembre 2024, des négociations, toujours conduites par le Qatar avec l’appui de l’Égypte et des États-Unis, aboutissent. L’accord entre en vigueur le 19 janvier 2025 et permet la libération de 33 otages contre près de 2000 prisonniers palestiniens. La trêve se termine le 18 mars avec le renouvellement des bombardements de l’armée israélienne sur Gaza.

29 septembre 2025

Sur l’initiative du président américain Donald Trump, un plan est proposé et négocié en Égypte. Ce plan prévoit la libération de tous les otages encore détenus par le Hamas, le désarmement de ce dernier et la cessation des opérations militaires israéliennes à Gaza. Selon les informations israéliennes, le Hamas détiendrait encore 48 otages, dont 20 seraient toujours en vie. En retour, près de 1700 prisonniers palestiniens, détenus en Israël, seraient relâchés.

De nombreuses tentatives avortées

Durant toute la durée du conflit, les initiatives diplomatiques se sont enchainées, souvent interrompues par les combats. Voici deux exemples :

En janvier 2024, les discussions se sont intensifiées pour tenter d’établir une pause de deux mois en échange de la libération d’une centaine d’otages. Toutefois, aucun accord n’a été trouvé concernant les garanties sécuritaires et les modalités de retrait des troupes israéliennes.

En juin 2024, un plan élaboré par les médiateurs a donné lieu à une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies, la résolution 2735, appelant les parties belligérantes à y adhérer. Cela n’a cependant pas porté ses fruits.

L’effet Nobel de la paix

Il est évident que le président Donald Trump manifeste un réel intérêt à obtenir le Prix Nobel de la paix, distinctions que son prédécesseur Barack Obama a remportée en 2009. La coïncidence entre le calendrier des négociations et les pressions exercées tant sur Israël que sur les pays arabes par le président américain et la date d’attribution du prix Nobel est frappante. Donald Trump a fréquemment évoqué la légitimité qu’il aurait à obtenir ce prix à ses yeux.

Prudence et circonspection

Les observateurs de la situation à Gaza demeurent prudents quant à la durabilité d’un cessez-le-feu et à la possibilité de cheminer vers une paix durable dans la région. Ahmed Fouad Alkathib, directeur de « Realign for Palestine » au sein de l’Atlantic Council, souligne, après l’annonce du plan le 8 octobre, qu’il y a à la fois des raisons de craindre et d’espérer :

« Il est crucial de comprendre qu’il s’agit en fait de deux accords réunis en un. Le premier vise un cessez-le-feu et un échange d’otages et de prisonniers. Le second aborde l’avenir de Gaza, sa gouvernance, sa transition, son désarmement et sa déradicalisation. L’annonce de ce soir concernait spécifiquement la libération des otages et des prisonniers palestiniens après de longues et difficiles négociations. Personnellement, je dirais que la guerre est loin d’être terminée et que nous ne savons pas ce qui se passera après cette phase. »

Cependant, selon Ahmed Fouad Alkhatib, la perte par le Hamas de son principal levier de négociation, à savoir la détention d’otages israéliens, pourrait également s’avérer bénéfique :

« Le Hamas ne compte pas uniquement sur les garanties du président Trump pour faire pression sur Israël et Netanyahou afin d’éviter une reprise de la guerre. Il anticipe aussi qu’avec la libération des otages, il sera difficile pour Israël de relancer la guerre, n’ayant aucune légitimité pour s’engager à nouveau dans des opérations militaires à Gaza. Sans ce sentiment de légitimité, il serait intenable pour Netanyahou et le gouvernement israélien de relancer le conflit. »

Le conflit entre le Hamas et Israël entre désormais dans sa troisième année. Les rebondissements et les oscillations entre l’espoir d’une fin des hostilités et la reprise des combats ont été multiples. La polarisation entre Israéliens et Palestiniens n’a jamais été aussi marquée, tout comme l’instabilité politique à l’intérieur des deux camps. Ces observations font appel à une prudence extrême lorsqu’il s’agit de faire des prévisions.