Tunisie

Hommage à Claudia Cardinale lundi prochaine : Projection de « L’île du Pardon » de Ridha Béhi

Le film « L’île du Pardon » de Ridha Béhi sera projeté le lundi 13 octobre à 18h, à la salle de l’Institut français de Tunisie (IFT). Claudia Cardinale est née le 15 avril 1938 et s’est éteinte le 23 septembre 2025 à l’âge de 87 ans à Paris.


En hommage posthume à la star internationale italo-tunisienne Claudia Cardinale, le film « L’île du Pardon » de Ridha Béhi sera projeté le lundi 13 octobre à 18h, à la salle de l’Institut français de Tunisie (IFT). Sorti en 2022, ce dernier film de « la plus belle italienne de Tunis » des années 50 sera présenté en présence du réalisateur, un ami proche de Claudia Cardinale.

Ce rendez-vous permettra au réalisateur de partager avec le public ses souvenirs de l’actrice et de revenir sur « son parcours exceptionnel qui a profondément marqué l’histoire du cinéma tunisien, méditerranéen et international », selon l’IFT.

« L’île du Pardon » est un long métrage de fiction d’une durée de 1h30, écrit, réalisé et produit par Ridha Béhi. Le film aborde la question de la cohabitation entre les différentes communautés dans la Tunisie des années 50, et le réalisateur y explore une nouvelle approche du « vivre-ensemble » et de la tolérance contemporaine.

Claudia Cardinale, naturalisée française et célèbre actrice italo-tunisienne, est décédée dans la nuit du mardi 23 septembre dernier à Paris, à l’âge de 87 ans, à l’issue d’une carrière artistique internationale remarquable, entamée à Tunis.

Née le 15 avril 1938, Claudia Cardinale fait partie des célébrités mondiales originaires de Tunis, ayant un parcours artistique débutant il y a plus de sept décennies. À 17 ans, elle a été élue « la plus belle italienne de Tunisie », un titre qui lui a ouvert les portes du cinéma en 1956 avec un premier rôle dans « Chaines d’or » de René Vautier, puis dans le long métrage « Goha » de Jean Baratier, première coproduction franco-tunisienne en technicolor.

« Chaines d’or » (18 min) lui a permis d’assister à la Mostra de Venise et de s’installer à Rome. Le film « Goha » (83 min), qui a reçu le prix « Un certain regard » au festival de Cannes en 1958, traite de la condition de la femme tunisienne avant l’indépendance, dans une société patriarcale conservatrice, et Claudia Cardinale y a partagé l’affiche avec Omar Sharif.

Dans les années 90, le réalisateur Mahmoud Ben Mahmoud a rendu hommage à cette icône du cinéma mondial à travers un documentaire intitulé « Claudia Cardinale, la plus belle italienne de Tunis », incluant une interview exclusive de 26 minutes réalisée avec son acolyte Mohamed Challouf.

L’interview, filmée en 1994 au sein de l’Institut du Monde arabe, a été réalisée près de sept ans après l’inauguration de ce centre, situé sur les bords de la Seine à Paris. Le réalisateur dresse le portrait de la star, évoquant ses débuts et son héritage, sur fond de souvenirs d’une famille sicilienne installée en Tunisie depuis trois générations.

« L’île du Pardon » raconte l’histoire d’une famille chrétienne italienne et sa relation avec les autres communautés de l’île. Le tournage a eu lieu entre le 21 avril et le 25 mai 2019 à Djerba, un lieu symbolique de cohabitation pacifique.

Ce film a connu sa première mondiale lors du 44ème Festival International du Film du Caire (CIFF), qui s’est tenu du 13 au 22 novembre 2022 en Égypte, où il a été sélectionné pour la compétition internationale.

Claudia Cardinale (Agostina) figure parmi une sélection d’acteurs tunisiens et italiens, tels que le regretté Hichem Rostom, Mohamed Ali Ben Jemaa, Badis Behi, Chedly Arfaoui, Mohamed Sayari, Kamil Cagniard, Jean Jaque Ciscardi, Sylvain Picard, Francesca et Alessandro Schiavo, et d’autres.

Le personnage d’Andrea Licari, sexagénaire devenu écrivain, retourne à Djerba, son île natale, pour réaliser les dernières volontés de sa mère, Rosa : disperser ses cendres en mer. La mémoire d’Andrea s’agite, entre épisodes paisibles et douloureux, tandis qu’il se remémore l’effondrement d’une coexistence harmonieuse entre différentes cultures. Espagnols, grecs, italiens, juifs et musulmans avaient appris à « vivre ensemble » pendant des siècles. Le film expose un drame tumultueux et déchirant à travers le regard d’un enfant, durant les années cinquante, à l’approche de l’indépendance de la Tunisie. (Synopsis).

Le titre « L’île du Pardon » (titre en arabe : Jazirat alghofran) renvoie à l’ouvrage philosophique « L’Épître du pardon » (Resalat Al-Ghufran) d’Abou Ala al-Maari. Cette fiction aborde la question de la religion sous l’angle d’al-Maari, soulignant la contradiction entre l’essence de la foi et la pratique religieuse.