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Gaza : Médecins du Monde et Action contre la Faim signalent malnutrition

En juillet, Action contre la Faim a documenté une augmentation de 700 % des cas de malnutrition infantile depuis octobre 2023. Sur 22.747 consultations en santé sexuelle et reproductive réalisées par Médecins du Monde à Gaza entre mai 2024 et août 2025, 36 % concernaient des infections génitales liées au manque d’eau et d’hygiène.


Hausse dramatique de la malnutrition infantile, conditions sanitaires catastrophiques… Les ONG Action contre la Faim et Médecins du Monde ont tiré la sonnette d’alarme mercredi sur la situation alarmante dans la bande de Gaza, ravagée après deux ans de conflit. « En juillet, les équipes d’Action contre la Faim ont documenté une augmentation de 700 % des cas de malnutrition infantile depuis octobre 2023 », indique l’ONG dans un communiqué.

En septembre, « entre 300 et 400 enfants de moins de cinq ans » ont été pris en charge par les équipes de l’organisation, « alors qu’il y a quelques mois, le nombre de cas atteignait à peine 100 », souligne le directeur des opérations d’Action contre la Faim, Vincent Stehli, cité dans le communiqué. « J’ai vu un enfant de 7 ans qui ne pesait que 6,5 kg », témoigne Vincent Stehli, récemment rentré de Gaza, selon Action contre la Faim.

L’ONU a déclaré l’état de famine dans une partie de ce territoire palestinien soumis à un strict blocus israélien et ses enquêteurs affirment qu’Israël y commet un génocide. Des accusations fermement rejetées par Israël. Le Hamas et Israël sont engagés dans des négociations indirectes en Égypte pour parvenir à un accord après deux ans d’une guerre déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien le 7 octobre 2023.

Dans une étude publiée mercredi, Médecins du Monde (MdM) dénonce de son côté « les entraves systématiques mises en œuvre », selon l’ONG, « par le gouvernement israélien à l’accès des femmes et des filles aux soins de santé sexuelle et reproductive à Gaza ». L’ONG affirme qu’un paquet de serviettes hygiéniques « de moindre qualité » coûte au minimum 15 dollars.

« Certaines femmes nous rapportent devoir utiliser des bouts de tissus usagés comme protection, par exemple », écrit MdM. « Sur 22.747 consultations en santé sexuelle et reproductive réalisées dans les centres de santé de Médecins du Monde à Gaza », entre mai 2024 et août 2025, « 36 % concernaient des infections génitales liées au manque d’eau et d’hygiène, et au coût élevé des protections menstruelles », poursuit Médecins du Monde. L’ONG observe également une « malnutrition » touchant de plus en plus de femmes enceintes et 85 % d’entre elles « risquent de subir des complications au cours de leur grossesse ».

« Certaines femmes perdent leur bébé à cause des traumatismes causés par les massacres », affirme le docteur Israa Saleh. « D’autres accouchent dans des abris surpeuplés, sans anesthésie ni médicaments, parfois contraintes de couper elles-mêmes leur cordon ombilical sous les tirs », déclare cette médecin gazaouie et conseillère en santé sexuelle et reproductive à MdM.