IAÂ : Une start-up ne recrée pas 42 minutes d’Orson Welles
Fable, une start-up américaine soutenue par Amazon, veut utiliser l’IA pour recréer le film d’Orson Welles « La Splendeur des Amberson » dans sa version originale. Warner Bros. Discovery et Concord, qui détiennent les droits du film, refusent de les céder.
L’intelligence artificielle peut-elle contribuer à l’histoire du cinéma et à la vision artistique d’un réalisateur décédé ? Fable, une start-up américaine soutenue par Amazon, souhaite utiliser l’IA pour recréer le film d’Orson Welles « La Splendeur des Amberson » dans sa version originale, rapporte le HuffPost.
Sorti en 1942, quatre ans après « Citizen Kane », ce long métrage avait initialement une durée de 2h11, mais a été réduit de 43 minutes juste avant sa sortie par le studio RKO, contre la volonté d’Orson Welles. Pire encore, le studio a modifié la fin du film, la transformant en « happy end » alors que Welles avait conçu le long métrage comme un drame.
Le projet de Fable consiste donc à reconstituer la version originale du réalisateur américain. L’entreprise prévoit de combiner l’IA et des techniques cinématographiques classiques pour reconstituer les images perdues, précise le Hollywood Reporter. Certaines séquences seront tournées avec de véritables acteurs, sur lesquels l’IA transférera ensuite les visages des comédiens d’origine.
Ce projet serait réalisé en collaboration avec Brian Rose, qui a passé cinq ans à recréer 30.000 images manquantes du long métrage en utilisant les notes du scénario original. Cependant, Warner Bros. Discovery et Concord, qui détiennent les droits du film, refusent de les céder. Même si la version originale est recréée, « La Splendeur des Amberson » ne sera donc peut-être jamais accessible au public.
« L’objectif n’est pas de commercialiser les 43 minutes, mais de les voir exister dans le monde 80 ans plus tard », a déclaré le PDG de Fable au sujet du projet. De son côté, la fille d’Orson Welles a réagi à cette initiative sur Instagram en se disant « en colère et dégoûtée » de voir l’industrie technologique et cinématographique d’aujourd’hui « mettre la main » sur l’œuvre de son père.

