Vendée Globe 2024 : Charlie Dalin triomphe malgré un cancer
Charlie Dalin a remporté le Vendée Globe 2024 en 64 jours, soit dix jours de mieux que le précédent record. Diagnostiqué d’une tumeur stromale gastro-intestinale (Gist) un an avant le départ, il a déclaré : « Aujourd’hui, je ne suis plus en état de faire de la course au large. Ma carrière est entre parenthèses, en pause… j’espère la plus courte possible. »
Charlie Dalin se distingue des autres marins. Il a réussi à remporter le Vendée Globe 2024 en 64 jours, établissant ainsi un nouveau record en le battant de dix jours. Le navigateur normand a réalisé cette performance remarquable alors qu’il souffrait d’une forme rare de cancer, une information qu’il a partagée lors d’entretiens avec *L’Equipe* et l’AFP, ce mercredi.
Diagnostiquée un an avant le départ des Sables-d’Olonne, la maladie, une tumeur stromale gastro-intestinale (Gist), n’a pas empêché Dalin de s’élancer dans la course. « Si les médecins avaient eu des doutes, je n’y serais pas allé », explique-t-il. Il évoque son parcours dans son livre à paraître jeudi, *La Force du destin* (éd. Gallimard). « Je n’aurais pas pris de risques vis-à-vis de ma femme et de mon fils. Navigateur, c’est mon métier, ils étaient contents que je reprenne le large. »
Sa tumeur, un cancer rare, s’est développée sur la paroi externe de l’intestin grêle, provoquant d’importants douleurs abdominales et l’obligeant à modifier son alimentation et son sommeil. Habituellement, ce type de cancer apparaît chez les personnes de 60 ans et plus. « Il y a beaucoup de gens qui vivent avec ce genre de maladie, explique Dalin. Moi, j’ai déclaré ce truc-là à 39 ans. Aujourd’hui, je ne suis plus en état de faire de la course au large. Ma carrière est entre parenthèses, en pause… j’espère la plus courte possible. »
Depuis son diagnostic, Dalin a suivi son traitement quotidien, que ce soit sur les pontons des Sables-d’Olonne ou en pleine mer dans les cinquantièmes hurlants. « J’avais mon petit pilulier que je rechargeais chaque semaine, détaille le skippeur. J’avais dû négocier pour me faire un stock de trois-quatre mois en cas d’avarie technique et d’arrêt prolongé en Australie ou ailleurs. De temps en temps j’avais des petites douleurs, mais je n’avais pas le temps de prendre ça en compte. »
En permanence engagé dans une compétition serrée avec Yoann Richomme, Charlie Dalin a ensuite réussi à creuser un écart significatif lors de la remontée de l’Atlantique pour s’imposer dans le Vendée Globe. « Gagner dans ce contexte avec un pamplemousse dans le bide, c’est incroyable, une victoire sur toute la ligne. À ce moment précis, je n’ai pas oublié la maladie, mais presque. »
Charlie Dalin a également subi une opération en février, quelques semaines après son retour à la terre ferme, alors que la tumeur avait progressé et l’avait rendu difficile à marcher. « Mais peu importe que ce soit un Vendée Globe ou des tours de service à pied, l’important c’est d’avoir un objectif », affirme-t-il. Début septembre, le navigateur normand a réalisé une sortie technique sur l’Imoca Macif, qui a été temporairement confiée au navigateur britannique Sam Goodchild pour les courses de l’année.
À l’issue de cette saison, l’avenir sportif du projet reste pour le moment incertain. Selon lui, un événement aussi exigeant que le tour du monde n’est plus réaliste à envisager : « Le prochain Vendée Globe, ce n’est pas possible dans mon cas et dans l’état actuel de la science, mais je garde espoir de revenir un jour, peut-être sur des transatlantiques. »

