Démission de Lecornu : « Réveil tardif, mais positif » pour les retraites.
La réforme des retraites, qui porte progressivement l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans, est au cœur du bras de fer entre les oppositions et le pouvoir depuis 2023. La ministre démissionnaire Élisabeth Borne a déclaré mardi être ouverte à une « suspension » de cette réforme qu’elle avait fait adopter, sans vote, en 2023.
La réforme des retraites, emblématique de la politique d’Emmanuel Macron, est au centre des tensions entre les oppositions et le gouvernement depuis 2023. La possibilité de revenir sur cette réforme pourrait-elle aider à résoudre la crise politique actuelle ? Cette option est envisagée tandis que Sébastien Lecornu a jusqu’à ce mercredi soir pour conduire « d’ultimes négociations » à Matignon afin de dénicher « des voies de compromis possibles ». À défaut d’accord, Emmanuel Macron affichera sa volonté de prendre ses « responsabilités », suggérant une possible dissolution de l’Assemblée.
Élisabeth Borne, la ministre démissionnaire, a été la première du bloc central à aborder cette option. Elle a déclaré mardi dans une interview au *Parisien* qu’elle était ouverte à une « suspension » de la réforme des retraites impopulaire, qu’elle avait fait voter sans débat en 2023. Elle estime que « la stabilité du pays était plus importante » qu’un éventuel « totem » sur les retraites et appelle à éviter une dissolution.
Raphaël Glucksmann, leader de Place publique, a commenté que la main tendue sur les retraites « c’est un réveil tardif, mais c’est un réveil positif », lors de son intervention mardi soir sur France 2. Il a également exprimé le souhait que des débats puissent désormais avoir lieu à l’Assemblée.
Pour sa part, Glucksmann a précisé que la suspension de la réforme des retraites « devient possible », après sa rencontre avec Sébastien Lecornu, notant que ce chemin était louable.
Du côté des syndicats, la CFDT a salué la position d’Élisabeth Borne comme un « signal positif », selon sa secrétaire générale, Marylise Léon. Elle a affirmé que « la réforme des retraites est une blessure démocratique profonde », ajoutant que sa suspension et son renvoi à 2027 pourraient amorcer une réparation. Sur les critiques potentielles concernant le coût d’une suspension, Léon a rappelé les dépenses engendrées par une dissolution.
Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, a interprété la « volte-face » d’Élisabeth Borne comme un « aveu : la réforme des retraites est un échec ». Elle a insisté sur le fait que le chef de l’État ne pouvait plus ignorer la situation, en rappelant que sa centrale demande l’abrogation de cette réforme « depuis le début ».
La réforme, qui a suscité d’importantes manifestations et demeure un sujet de mobilisation durant cette rentrée sociale, relève l’âge légal de départ à la retraite de 62 à 64 ans. Les organisations syndicales ont replacé la question des retraites au centre de leurs discussions avec Sébastien Lecornu, que ce soit en bilatérales ou en intersyndicale.

