Airbnb à Bruxelles : ne faites plus semblant, sinon amendes.
En 2024, 2,5 millions de nuitées par an seront disponibles à Bruxelles via « les plateformes en ligne d’économie collaborative », soit un chiffre 10% supérieur à celui de 2023 selon le rapport de « Visit Brussels ». Il y a également 110 résidences de tourisme et meublés à Bruxelles, qui totalisent 209 chambres.
2,5 millions. C’est le nombre impressionnant de nuitées par an disponibles à Bruxelles en 2024, grâce aux « plateformes en ligne d’économie collaborative ». Cette donnée provient du rapport 2024 de « Visit Brussels », représentant une augmentation de 10 % par rapport à 2023. Selon une analyse d’un site spécialisé (All The Rooms), qui a fourni les chiffres à « Visit Brussels », il y a 6725 logements actifs sur ces plateformes.
Parallèlement, le même rapport indique qu’il existe 110 résidences de tourisme et meublés, totalisant 209 chambres. De plus, 182 établissements reconnus chez l’habitant offrent 362 chambres. Environ 600 chambres peuvent être comptées dans la région bruxelloise, tandis qu’All The Rooms estime entre 5312 et 7394 le nombre de logements disponibles en ligne, en fonction de la période de l’année.
L’écart est donc significatif, entraînant un manque à gagner pour la région (près de 2 millions d’euros pour la seconde moitié de l’année 2022). C’est pourquoi Bruxelles Fiscalité a lancé une vaste opération de régularisation. Une ordonnance bruxelloise oblige Airbnb à transmettre les données de ses « hôtes » bruxellois à l’administration régionale. Après une résistance de l’entreprise californienne, la Justice l’a contrainte à se conformer. Les courriers recommandés ont donc commencé à arriver dans les boîtes aux lettres des propriétaires.
Quelles obligations ?
Vous souhaitez mettre à disposition un logement sur une plateforme en ligne d’économie collaborative ? Pour éviter les mauvaises surprises, voici les règles à suivre.
- Enregistrement de votre hébergement. C’est l’obligation première, que votre location soit régulière ou occasionnelle, pour une ou plusieurs nuits. Cette étape peut être longue et exige de nombreux documents : attestation incendie, attestation en matière d’urbanisme, accord écrit des copropriétaires si nécessaire, papiers d’assurance incendie, responsabilité civile, extrait de casier judiciaire, etc. Un formulaire de déclaration préalable doit ensuite être complété. Ne pas enregistrer votre hébergement peut engendrer une amende allant jusqu’à 4160€. Tous les détails sont disponibles sur le site de Bruxelles Économie Emploi.
- Un enregistrement est également nécessaire auprès du fisc bruxellois, sur le site MyTax.brussels. Après enregistrement, une taxe mensuelle doit être acquittée, son montant dépendant du type de logement : entre 3 et 4€ (4 et 5€ à partir du 1er janvier 2026) par nuit louée, par hébergement. Par exemple, si votre logement a été loué 8 nuits en septembre, vous devrez payer entre 24 et 32€. Cette taxe doit être acquittée chaque mois, via un formulaire, toujours sur MyTax.brussels. Ne pas remplir ce formulaire vous expose à une « taxation d’office » : l’administration fiscale bruxelloise considère que le logement a été occupé tout le mois. De plus, tout retard de paiement entraîne une majoration de 2% du montant dû. Ne pas enregistrer votre bien auprès de Bruxelles Fiscalité entraîne une amende forfaitaire de 100€. Les amendes pour les 2000 propriétaires ayant reçu des sanctions cet été en témoignent.
Enfin, comme c’est le cas en Belgique, il faudra déclarer ses revenus à l’administration fédérale.
En résumé, mettre un logement ou une chambre en location sur une plateforme n’est pas à prendre à la légère, et ignorer la loi n’est pas une option.

