Belgique

Enseignement secondaire : la majorité MR-Engagés ne organise pas le tronc commun.

La Déclaration de Politique communautaire 2024-2020 du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles indique que le tronc commun en enseignement secondaire est prévu d’être mis en œuvre pour la rentrée 2026-2027. En deuxième secondaire, huit demi-jours par an seront dédiés à des stages courts, à des conférences, des visites d’entreprise, des ateliers animés par des professionnels ou des projets collectifs en classe.


La Déclaration de Politique communautaire 2024-2020 du Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles annonçait des changements concernant le tronc commun dans l’enseignement secondaire. Pour mémoire, le Pacte pour un enseignement d’excellence prévoyait en 2016 une mise en œuvre progressive d’un tronc commun, un programme identique pour tous les élèves jusqu’en troisième secondaire. Ce projet s’est concrétisé année après année, touchant actuellement tous les élèves jusqu’à la sixième primaire, avec l’introduction du tronc commun en première secondaire prévue pour la rentrée 2026-2027. Les acteurs de l’enseignement, notamment au niveau secondaire, attendaient des éclaircissements du gouvernement.

La note d’orientation validée par le Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles clarifie ce point. Conformément à sa Déclaration de Politique générale, le duo MR-Engagés projette d’accentuer le rôle des activités orientantes dans le tronc commun en secondaire. La ministre Glatigny évoque ses « réticences initiales » vis-à-vis d’un allongement du tronc commun tel qu’imaginé par les acteurs du pacte il y a dix ans. Elle souligne : « Cela ne prenait pas en compte les élèves ayant déjà un projet personnel dans la filière générale ou qualifiante, retardant ainsi d’une année leur possibilité de formation. »

Dans le tronc commun révisé sous la direction de la ministre Glatigny, la première année du secondaire devra permettre à chaque élève de renforcer les acquis du primaire, « tout en s’ouvrant à de nouvelles disciplines, activités et méthodes de travail », indique la ministre. Le numérique doit se positionner au cœur de ces apprentissages.

Concrètement, les écoles secondaires devront intégrer une période hebdomadaire de FMTT (Formation Manuelle, Technique et Technologique) dans leurs horaires de première secondaire, dédiée à l’utilisation d’outils technologiques. De plus, deux périodes hebdomadaires seront réservées aux compétences numériques de base, englobant les outils digitaux, la logique informatique et la culture numérique. Les élèves de première secondaire bénéficieront également de deux journées de découvertes pendant les jours blancs.

Les établissements auront la possibilité d’organiser des cours de 45 minutes au lieu de 50 minutes pour permettre des blocs de 90 minutes, favorisant des activités plus approfondies. L’accompagnement personnalisé des élèves sera également intégré dans l’horaire, avec deux périodes par semaine consacrées à la remédiation, consolidation ou dépassement selon les besoins des élèves.

Pour ceux sortant de primaire sans CEB, actuellement orientés vers des classes de « première différenciée », la nouvelle formule prévoit que les périodes concernées soient spécifiquement allouées à un accompagnement renforcé pour ces élèves rencontrant des difficultés persistantes.

En deuxième secondaire, la réforme du tronc commun priorise davantage l’orientation des élèves comparativement à la première année. Huit demi-jours par an (soit 32 périodes) seront attribués à des stages courts, conférences, visites d’entreprise, ateliers animés par des professionnels ou projets collectifs. De plus, deux journées lors des jours blancs seront également consacrées à l’orientation.

L’horaire se voit adapté : par rapport à la version initiale du tronc commun, une période supplémentaire de mathématiques sera ajoutée (totalisant 5 périodes), ainsi qu’une période de première langue moderne (4 par semaine). À la différence du projet initial, l’apprentissage d’une deuxième langue moderne est désormais une option pour la troisième année.

Les élèves de la deuxième secondaire auront aussi une période de FMTT et deux périodes dédiées au numérique, en mettant l’accent sur l’éducation aux médias.

En troisième secondaire, les changements par rapport à la version initiale du tronc commun sont significatifs. Une partie de la formation sera consacrée à l’orientation des élèves. À l’origine, dans le cadre du Pacte pour un enseignement d’excellence, les activités qualifiantes étaient réservées à la quatrième année. Désormais, huit périodes par semaine seront dédiées aux activités orientantes dès la troisième année du secondaire, réparties en deux activités de quatre périodes chacune. Valérie Glatigny déclare : « Il y aura en effet 8 heures d’options, d’activités orientantes qui permettront à l’élève de déjà commencer à travailler sur un projet personnel. »

Les huit périodes seront organisées sur trois voies de choix pour les élèves :

1. La voie de la transition, qui pourrait inclure quatre périodes de science et quatre de langue moderne.
2. La voie qualifiante, avec quatre périodes d’électricité et quatre de technologie automobile.
3. La voie polyvalente, combinant quatre périodes en transition et quatre en qualification.

Chaque établissement devra proposer au moins deux de ces voies, éventuellement par des partenariats avec d’autres écoles. De plus, les élèves devront effectuer un stage de trois jours en troisième secondaire.

En fin d’année, chaque élève présentera sa défense orale de son projet d’orientation devant un jury, en utilisant son carnet d’orientation et ses productions. Cette épreuve, ainsi que la validation des huit périodes d’orientation, comptera comme les épreuves externes certificatives du futur C.E.S.I (Certificat d’enseignement secondaire inférieur).

Le conseil de classe validera la réussite des élèves en prenant en compte les résultats de l’épreuve certificative C.E.S.I., ainsi que ceux des autres cours et des acquis liés aux 8 périodes d’activités orientantes. En cas d’échec, l’élève recommencera sa troisième, tout en conservant ou modifiant ses activités orientantes. En cas de réussite, il pourra accéder à la quatrième secondaire, avec le choix entre les filières de transition ou de qualification. Valérie Glatigny précise : « L’idée est de ne pas enfermer un élève dans une filière. »

Cette réforme sera présentée au Gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles en décembre pour ce qui concerne la réorganisation de la première secondaire, et en mars 2026 pour la deuxième et troisième secondaire. Une concertation avec les acteurs de l’enseignement est également prévue pour affiner les modalités de mise en œuvre des périodes orientantes en troisième secondaire.