Procès de Cédric Jubillar : l’accusé ne s’énerve pas sur le stationnement.
L’expert a indiqué que, selon les conditions atmosphériques à Cagnac-les-Mines le soir de la disparition de Delphine, l’hypothèse qu’une personne ait été présente dans le véhicule durant la nuit était « possible ». Cédric Jubillar a affirmé : « Si j’avais tué ma femme et transporté le corps, dans ce cas-là, j’aurais fait la bêtise de garer le véhicule dans le mauvais sens ! »

Une présence possible dans la voiture durant la nuit de la disparition de Delphine, selon un expert
La Peugeot 207, au centre des discussions ce matin, a fait l’objet d’une analyse concernant les traces de condensation relevées sur l’intérieur des vitres par les gendarmes. Un expert a déclaré qu’en tenant compte des conditions météorologiques (températures, humidité) de cette nuit-là à Cagnac-les-Mines dans le Tarn, fournies sur réquisition par Météo-France, l’idée qu’une personne ait été dans le véhicule pendant la nuit était envisageable.
Pour que de la condensation apparaisse sur les vitres, il a effectivement fallu qu’il y ait eu un « choc de température », a-t-il expliqué à la cour. D’après lui, un véhicule peut connaître au cours d’une nuit « des variations de température légères et régulières, à un rythme relativement lent, conduisant à un équilibre atmosphérique à l’intérieur du véhicule sans condensation ».
Pour que cela se produise, il serait donc nécessaire qu’il y ait eu « un changement de température significatif », théoriquement compatible avec l’utilisation de la voiture par une personne durant la nuit, a-t-il précisé, en ajoutant qu’il avait été convoqué pour « expliquer » le phénomène décrit par les gendarmes, non pour se « prononcer » sur l’enquête en cours.
« Ce sont les lois de la physique ! », a-t-il répliqué à l’avocate de la défense, Emmanuelle Franck, qui s’interrogeait sur la température supposée du point de rosée.
« J’aurais fait attention à ce genre de petits détails si j’avais commis un tel crime », rétorque Cédric Jubillar
Interrogé par Me de Caunes, un des avocats des parties civiles, sur le sens de la voiture, Cédric Jubillar a répondu : « J’aurais fait attention à ce genre de petits détails si j’avais commis un tel crime ».
L’audience a été suspendue.
« Si j’avais tué ma femme et transporté le corps, j’aurais fait la bêtise de garer le véhicule dans le mauvais sens ? », s’indigne Cédric Jubillar
«Ce soir-là, elle était bien garée dans le sens de la descente parce qu’elle arrivait directement de l’école », a affirmé Cédric Jubillar. Un des avocats a souligné que dans ses premières déclarations, il disait ignorer dans quel sens son épouse s’était garée. Il s’est agacé : « Si j’avais tué ma femme et transporté le corps, dans ce cas-là, j’aurais fait la bêtise de garer le véhicule dans le mauvais sens ! »
« Je voulais pas ça »… Cédric en colère le matin de la disparition de Delphine ? C’est ce qu’affirme une voisine
Après le témoignage de Guillaume T., un voisin, c’est au tour d’Olga C., 74 ans, voisine du couple, de s’exprimer. Elle confie avoir été surprise de voir la voiture de Delphine garée dans une position inhabituelle le matin du 16 décembre. Pour la première fois, elle relate avoir vu l’accusé s’énerver le matin de la disparition, en frappant du pied dans des parpaings et en s’écriant : « Je voulais pas ça, je voulais pas ça ». Elle ajoute n’avoir jamais vu Delphine promener les chiens seule.
La cour rejette la demande de la défense concernant l’accusation des enquêteurs
La présidente de la cour d’assises du Tarn convoquera cet après-midi le gendarme ayant établi une liste de numéros détectés la nuit de la disparition autour du domicile des Jubillar.
Hélène Ratinaud a exercé son pouvoir discrétionnaire pour inviter cet enquêteur à témoigner, suite aux accusations portées lundi par les avocats de la défense, qui ont affirmé que les gendarmes avaient « falsifié la procédure » concernant la possible présence du téléphone de l’amant de Delphine près de Cagnac-les-Mines dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020.
De plus, la cour a annoncé mardi matin qu’elle rejetait la demande de Cédric Jubillar visant à prendre en compte leur accusation contre les enquêteurs. « Les faits allégués par la défense n’ont pas eu lieu lors de l’audience, il convient de rejeter la demande de donner acte », a déclaré Hélène Ratinaud.
Le témoignage du voisin contesté
Le voisin appelé à témoigner ce mardi matin pense que Delphine se garait dans cette direction pour éviter « les ronces » en sortant la petite de son siège auto. Cependant, les avocats de Cédric Jubillar ont diffusé une photo datée du 16 où il n’y a pas de ronces au bord de l’emplacement où la voiture des Jubillar aurait dû être garée. Par ailleurs, les trois gendarmes premiers intervenants n’ont pas noté la présence du fourgon blanc de Guillaume T. le 16 décembre au matin.
« Je pense qu’ils étaient tellement concentrés sur le véhicule des Jubillar qu’ils n’ont pas vu mon camion », a déclaré le témoin. « Je n’ai jamais changé de place en 15 ans, je ne vois pas pourquoi je commencerais. Je suis sûr à 1000%. »
La nuit de la disparition de Delphine, sa voiture avait changé de position, selon un voisin
Guillaume T., qui habite en face et un peu en contrebas de la maison des Jubillar, a témoigné ce mardi matin : « Quand je suis rentré, je me suis garé face à face avec la voiture de Delphine. Et le lendemain matin, quand je suis parti travailler, la voiture était dans l’autre sens. »
Les enfants Louis et Elyah Jubillar, absents mais présents au procès de leur père
Au procès de Cédric Jubillar, les enfants du couple sont absents des bancs des parties civiles, mais leurs noms sont souvent évoqués dans le palais de justice d’Albi. Louis et Elyah, aujourd’hui âgés de 11 et 6 ans, alors qu’ils n’avaient que 6 ans et 18 mois lors de la disparition de leur mère, occupent une place centrale dans le dossier. Le petit Louis est d’ailleurs le dernier à avoir vu sa mère, la nuit du 15 décembre 2020. Son témoignage, recueilli par une enquêtrice, contredit les déclarations de son père, qui a toujours affirmé s’être couché tôt et avoir découvert la disparition de son épouse au petit matin, réveillé par les pleurs d’Elyah.
Les témoignages des voisins à venir
Après l’audition lundi des voisines qui avaient entendu des cris de détresse d’une femme et des aboiements dans la direction du domicile des Jubillar, d’autres voisins sont attendus ce mardi. Notamment celui qui a remarqué que la voiture de Delphine n’était pas garée dans la même direction que la veille, le 16 décembre 2020 au matin.
Des décisions à venir concernant le téléphone de l’amant ?
Coup de théâtre ou effet de manche ? Lundi, les avocats de Cédric Jubillar ont affirmé, en se basant sur des listings présents dans le dossier d’instruction, que le téléphone de Donat-Jean M., l’amant de Delphine, se trouvait à Cagnac-les-Mines la nuit de la disparition. Ils ont demandé à la cour de convoquer à nouveau l’enquêteur en charge des questions de téléphonie, tandis que Philippe Pressecq, l’avocat de la cousine de Delphine, a souhaité qu’une nouvelle expertise soit effectuée sur le sujet. La cour a mis ses décisions en délibéré, sans indiquer si elles seraient rendues ce mardi.
Suivez en direct la 10e journée du procès de Cédric Jubillar
Un crime sans aveux ni corps, un accusé clamant son innocence et dont les avocats tentent de pointer d’autres suspects. Suivez avec nous les moments forts du procès de Cédric Jubillar devant la Cour d’assises du Tarn. Ce peintre plaquiste est accusé d’avoir tué sa femme Delphine dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Il risque trente ans de réclusion criminelle, et le verdict est attendu pour le 17 octobre.

