Emmanuel Macron a-t-il fait construire un « bunker de luxe » ?

Emmanuel Macron aurait fait construire un bunker d’une valeur de « 148 millions d’euros » selon une vidéo publiée le mercredi 1er octobre sur X par l’internaute « Eric Archambault ». La société spécialisée dans la construction de bunkers pour les milliardaires n’existe plus, ayant été dissoute au printemps 2025, juste avant la prétendue transaction.

Alors qu’Emmanuel Macron « se prépare à la Troisième guerre mondiale », il aurait fait construire un « bunker » d’une valeur de « 148 millions d’euros ». Ce projet viserait à « prendre soin de son propre avenir ». Cette accusation provient d’une vidéo de deux minutes, mise en ligne le mercredi 1er octobre sur X par l’internaute « Eric Archambault », qui a été vue un million de fois.

Selon cette vidéo, ce projet aurait été validé par José Meier, « un ancien ingénieur d’Oppidum », une organisation suisse spécialisée dans la construction de bunkers pour les milliardaires, qui aurait « travaillé à la conception de ce projet ». L’entreprise aurait ainsi « conclu un nouveau contrat avantageux en France », plus spécifiquement avec l’Elysée. Citant « un document figurant dans le rapport de Tracfin », la vidéo prétend également que l’ancien secrétaire général de l’Elysée, Alexis Kohler, aurait « effectué en septembre 2025, un virement de 50 millions d’euros sur le compte » de cette société suisse.

FAKE OFF

La société suisse, le « document figurant dans le rapport de Tracfin », ainsi que l’intervenant sont tous fictifs dans cette vidéo. L’entreprise suisse, prétendue spécialisée dans la construction de bunkers pour les milliardaires, a été dissoute au printemps 2025, bien avant la supposée transaction, selon France Info, qui cite « le registre officiel du commerce suisse ». Les rapports de Tracfin mentionnés dans la vidéo, disponibles en ligne, ne font absolument aucune mention d’une transaction entre l’entreprise suisse et Alexis Kohler.

Quant à José Meier, présenté comme « ancien ingénieur d’Oppidum », il n’existe tout simplement « aucune preuve » qu’il ait « jamais travaillé pour la société suisse », souligne TF1. De plus, cet homme, dont l’accent est slave, ressemble énormément à un témoin ayant récemment participé à une campagne de désinformation russe, notent les membres du collectif Gnida, qui surveille les opérations d’ingérence numérique. Il était alors « un médecin de 58 ans » nommé « François Faivre ».

L’identité d’un journaliste français usurpée

Cette rumeur a rapidement été associée à une campagne de désinformation venant de Russie. L’article se présentant comme source de cette information est signé par Benoît Viktine. En réalité journaliste au « Monde », il a confirmé à France Info qu’il n’est pas l’auteur de cet article et que son identité a donc été usurpée.

« BrutInfo », le site d’information où l’article a été publié – maintenant inactif – est en fait un faux site. Ce dernier, qui imite le style du média français Brut, a d’ailleurs « été mis en ligne le 28 septembre », précise TF1, soit quelques jours avant la diffusion de la fausse information.