France

Picardie : Treize mis en examen pour trafic d’armes depuis prison

Un vaste réseau de trafic d’armes, dirigé depuis une cellule de prison picarde, vient d’être démantelé après plusieurs mois d’enquête, avec treize personnes mises en examen dans les Hauts-de-France et le Rhône. L’opération de démantèlement s’est accélérée fin septembre, avec quinze personnes placées en garde à vue, treize déférées, sept placées en détention provisoire et six sous contrôle judiciaire.


Un important réseau de trafic d’armes, dirigé depuis une cellule de prison en Picardie, a été démantelé après plusieurs mois d’enquête. Treize individus ont été mis en examen dans les Hauts-de-France et le Rhône, a déclaré lundi le procureur d’Amiens, Jean-Philippe Vicentini. Les inculpés, hommes et femmes, sont poursuivis pour « association de malfaiteurs », « infractions à la législation sur les armes », « trafic en bande organisée » et « vente en bande organisée d’armes à feu ».

L’enquête a été déclenchée par un signalement dans le cadre d’une autre affaire. « Une information laissait penser qu’un individu détenu dans un établissement pénitentiaire picard se livrerait à un trafic d’armes », a expliqué le procureur. L’enquête a révélé un système sophistiqué, où le détenu recrutait des complices depuis sa cellule, « notamment des femmes », qu’il incitait à adhérer à des clubs de ball-trap. Grâce à cette couverture, celles-ci pouvaient légalement acquérir des armes de catégorie C, que ce soit en armurerie ou sur Internet.

Les armes étaient ensuite rendues intraçables. « Les numéros de série étaient limés », a précisé Jean-Philippe Vicentini. Ces fusils et pistolets étaient ensuite revendus avec des marges impressionnantes, atteignant jusqu’à 300 %. Les perquisitions ont permis de saisir « quinze armes à feu », des « munitions » et divers accessoires, tels que des lunettes de visée ou des chargeurs. Les enquêteurs ont également récupéré « 45.000 euros en espèces » et « 500.000 euros d’avoirs criminels ».

L’opération de démantèlement a pris de l’ampleur fin septembre. « Quinze personnes ont été placées en garde à vue, treize déférées, sept placées en détention provisoire et six sous contrôle judiciaire », a indiqué le procureur. L’opération, qui s’est déroulée dans plusieurs départements (Somme, Oise, Aisne, Nord et Rhône), a mobilisé plus de 150 gendarmes, soutenus par un hélicoptère, selon le commandant de la section de recherches d’Amiens, Julien Jourdan.