Clin d’œil : La petite monnaie est-elle vraiment insignifiante ?
Les pièces de 10 et 20 millimes deviennent de plus en plus rares, tandis que les paiements par chèque ou carte bancaire se font en somme exacte. De nombreuses personnes ne vérifient pas les chiffres «insignifiants» après la virgule, ce qui peut entraîner des sommes colossales cumulées au fil du temps.
La Presse — Les petites pièces de 1 millime, 2 et 5 ont disparu de la circulation depuis longtemps, tandis que celles de 10 et 20 millimes deviennent de plus en plus rares. Sur le plan comptable, tout est encore pris en compte que ce soit dans les comptes bancaires, les factures ou les caisses, créant un écart entre la somme payée et le coût réel des achats. À l’exception des paiements par chèque ou par carte bancaire, où le client règle la somme exacte.
Il est également vrai que peu de personnes vérifient les chiffres « insignifiants » après la virgule sur leur relevé bancaire, leur facture ou leur ticket de caisse. Pourtant, cumulés, ces chiffres auxquels peu de monde accorde de l’importance peuvent par la suite représenter des sommes importantes au fil d’une journée, d’une semaine ou d’une année.
Cela peut également déclencher des altercations entre un client exigeant et un caissier peu soucieux des détails, amenant à se demander pourquoi un conflit pour 20 millimes, par exemple.
« Je ne vais pas m’enrichir avec vos millimes insignifiants », pourrait se défendre le caissier.
« Moi non plus ! C’est une question de principe ! », rétorquerait le client, probablement agacé par l’augmentation des prix de certains produits…
Cependant, la plupart des clients ne se plaignent pas, même pour 50 ou 100 millimes manquants, surtout si le caissier s’excuse de ne pas avoir de petite monnaie. Une bonne pratique, rare certes, mais qui devrait être systématique.
Certaines grandes surfaces ont mis en place des applications permettant d’accumuler la petite monnaie non rendue sur un compte associé à la carte de fidélité du client pour lui restituer lors de sa prochaine visite. Une initiative appréciée par certains consommateurs qui ne réalisent peut-être pas que les informations personnelles fournies à la chaîne de distribution via la « carte fidélité » permettraient à celle-ci d’analyser les comportements d’achat, alors que cette monnaie leur revient de droit !
Il est évident que la majeure partie des Tunisiens, souvent généreux et dotés d’un « grand cœur », ne donnent pas trop d’importance à ce « petit droit ». De nombreux commerçants acceptent parfois de céder jusqu’à 100 ou 200 millimes à leurs clients pour faciliter les transactions.
Beaucoup pensent également que « 50 millimes pour moi ou pour toi, ce n’est pas la fin du monde », un sourire venant le confirmer. Toutefois, de nombreuses personnes cèdent à contrecœur par conformisme pour ne pas être perçues comme avares.
Dans d’autres pays, indépendamment du mode de paiement, la petite monnaie est restituée avec précision, et certaines personnes la considèrent même comme un trésor accumulé tout au long de leur vie.
Là-bas, ne pas rendre la petite monnaie pour une raison ou une autre est considéré comme du vol, conformément à l’adage : « Qui vole un œuf vole un bœuf ! »

