Peut-on manger ‘wallon’ du petit-déjeuner au souper sans changer ?
En Wallonie, on produit des piments 100% bio et sans pesticides sous serre, selon Julien Guery de la société « Les piments ». Charline Sac déclare qu’elle mange pratiquement uniquement local et que son budget alimentation n’a pas augmenté depuis qu’elle n’achète plus que du local ou du bio.
Tout le monde le sait ou presque : en Wallonie, on produit divers types de fromage, de la charcuterie, de la viande, du poisson (notamment de la truite, fraîche et fumée), du chocolat, des confitures… Le vin wallon gagne également en popularité.
### Accompagner son petit-déjeuner d’une tasse de café wallon
Des grains de café sont également torréfiés en Wallonie. « Les grains que vous avez ici à la dégustation, c’est un assemblage de café de Colombie et du Mexique, 100% arabica, qui ont beaucoup de corps parce qu’on réalise une cuisson lente. On torréfie nous-mêmes les grains tous les matins. Ce sont des cafés qui sont emballés le jour même ou le lendemain et souvent livrés dans la semaine », décrit Vincent Gambini des cafés Prekko (Seraing).
### Un plat de pâtes 100% wallonnes à midi ou en soirée, avec ou sans « tabasco »
Certaines cultures restent plus confidentielles, comme plusieurs variétés de piments produits en Brabant wallon. « On produit tous ces piments sous serre. Ils sont belges, 100% bio et sans pesticides, » explique Julien Guery, de la société « Les piments ». « On produit aussi des sauces, barbecue ou une alternative au tabasco dans une entreprise de travail adapté bruxelloise ».
Et pourquoi ne pas utiliser ce tabasco pour assaisonner un plat de pâtes ? Plusieurs producteurs proposent des sauces en conserve ou en bocal, 100% wallonnes. Concernant les pâtes, si vous recherchez des pâtes de blé dur, vous devrez vous contenter de celles produites à Gembloux avec du blé dur italien. « Souvent le blé des pâtes italiennes vient du Canada, parce qu’il n’y a pas assez de blé dur. Mais le nôtre vient d’une coopérative italienne parce qu’on souhaitait une localisation la plus proche possible par rapport au blé dur », explique Ariane Cugnon, de l’entreprise Eggusto. En revanche, leurs pâtes à l’épeautre sont entièrement locales.
En province de Luxembourg, la Ferme du Bas Roteux va encore plus loin. « On produit nos pâtes de A à Z, du champ à l’assiette, » détaille Justine. « On cultive nos propres terres à Vaux-sur-Sûre où l’on récolte l’épeautre qui passe ensuite dans notre meulerie à la ferme. La farine y est fabriquée sur des meules en pierre et passe ensuite à la pasterie où mon frère fabrique les pâtes ». Il s’agit donc de pâtes d’épeautre.
Selon Julie Wery, chargée de communication du Wex, « oui, on peut consommer 100% local wallon. On a même des producteurs qui font du quinoa et le décline en version chips. Et on dit souvent que le prix est dissuasif mais ce n’est pas forcément vrai. Les produits locaux sont souvent plus consistants, il y a plus de matière dans un poulet local que dans un poulet qui n’a jamais vu un grain d’herbe ».
### « Je mange presqu’uniquement local »
Charline Sac est venue en famille pour découvrir de nouveaux produits et faire ses courses. « Manger wallon, c’est pratiquement ce que je fais déjà maintenant, » explique-t-elle. Bien qu’elle fasse occasionnellement une entorse pour des bananes et des compotes pour son fils, « quoique, si je cherche bien, je suis sûre que cela doit pouvoir se trouver, des compotes produites ici. On ne se rend pas compte du nombre de choses qui peuvent être produites chez nous. Et pas pour si cher ».
Charline est catégorique : son budget alimentation n’a pas augmenté depuis qu’elle n’achète plus que du local ou du bio. « C’est une autre organisation. On achète en plus grosse quantité et on congèle. Il faut faire ses courses régulièrement puisqu’il n’y a pas de conservateurs. Mais non, ça ne nous revient pas plus cher ». Pour Justine de la Ferme du Bas Roteux, cela s’explique par le fait que l’on a besoin de manger de plus petites quantités. « Une portion de pâtes chez nous, c’est moins de 100 grammes. Parce que c’est une pâte complète ».
Son passage parmi les 85 producteurs wallons présents au Wex le week-end du 4-5 octobre lui a permis d’éliminer un nouvel ingrédient d’importation de sa cuisine : l’huile d’olive. Bien qu’elle ait déjà été séduite par celle d’une productrice qui utilise les oliviers de sa grand-mère en Espagne pour la mettre en bouteille en Wallonie, elle est tombée sous le charme d’une huile de… tournesol, « qui contient même davantage d’Omega 9 que l’huile d’olive et supporte les hautes températures », explique le producteur d’huile.
L’avantage de ce genre d’événement, « c’est que les gens peuvent poser des questions aux producteurs. Ils sont là pour faire déguster, découvrir », ajoute Julie Wery. L’argument santé touche particulièrement Charline. « Mon moteur pour manger local ? C’est un cancer. Donc manger sain, savoir ce que je mange, d’où ça vient, pour ma santé tout simplement ».

