Netanyahu envoie des représentants en Égypte : « Négociations limitées à quelques jours »
Le Hamas et Israël tiendraient des négociations indirectes au Caire dimanche et lundi pour examiner l’organisation des conditions sur le terrain pour l’échange de tous les otages et prisonniers. Selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, l’offensive de représailles israélienne a fait au moins 67.074 morts à Gaza, en majorité des civils.
Le Premier ministre israélien n’a pas donné d’informations sur le calendrier des discussions à venir. Deux émissaires du président américain Donald Trump, Steve Witkoff et Jared Kushner, se rendront samedi en Égypte pour finaliser les pourparlers relatifs à la libération des otages dans la bande de Gaza, selon la Maison Blanche.
Al-Qahera News, un média affilié aux services de renseignement égyptiens, a rapporté que le Hamas et Israël tiendraient des négociations indirectes au Caire dimanche et lundi. Le média précise que les deux délégations ont « commencé à se déplacer pour tenir des discussions au Caire demain et après-demain afin d’examiner l’organisation des conditions sur le terrain pour l’échange de tous les otages (israéliens) et prisonniers (palestiniens), conformément à la proposition » du président américain Donald Trump.
Lors de son discours samedi soir, Benjamin Netanyahu a mentionné la fête de Souccot, exprimant l’espoir que les otages puissent être libérés durant cette période. La fête juive de Souccot débute lundi et se poursuit jusqu’au lundi suivant.
Le Premier ministre israélien a également affirmé son intention de désarmer le mouvement islamiste palestinien Hamas, que ce soit à travers le plan du président américain Donald Trump ou par des actions militaires. « Je l’ai également dit à Washington. Cela sera accompli de manière facile ou difficile, mais cela sera accompli. » Selon Netanyahu, c’est la pression militaire et diplomatique qui a poussé le Hamas à accepter de libérer les otages.
Plus tôt dans la journée, l’armée israélienne a annoncé la poursuite de ses opérations dans les territoires palestiniens, malgré les appels de M. Trump et des familles d’otages à stopper immédiatement les bombardements.
M. Trump a averti samedi le Hamas qu’il ne « tolérerait aucun retard » dans l’application de son plan.
Vendredi, le mouvement islamiste palestinien a déclaré être prêt à des négociations immédiates pour la libération des otages et la fin de la guerre qui ravage Gaza depuis près de deux ans, dans le cadre de ce plan.
Le président américain a alors exhorté Israël à « arrêter immédiatement les bombardements à Gaza, pour que nous puissions faire sortir les otages rapidement et en toute sécurité ». Cependant, au moins 31 personnes ont été tuées samedi depuis l’aube dans des frappes israéliennes sur le territoire palestinien, d’après Mohammed Abou Salmiya, directeur de l’hôpital al-Chifa, situé à Gaza.
« Intensité des bombardements »
D’après lui, 26 personnes ont péri notamment dans le nord de Gaza, où les forces israéliennes ont lancé une offensive majeure le 16 septembre, forçant des centaines de milliers de personnes à fuir. « L’intensité […] des bombardements israéliens sur Gaza reste inchangée, avec des frappes aériennes, des tirs d’artillerie et des tirs de drones », a déclaré Mohammed al-Moughayyir, membre de la Défense civile opérant sous l’autorité du Hamas.
« Les troupes israéliennes mènent toujours des opérations à Gaza-ville […] Pour votre sécurité, évitez de retourner dans le nord ou de vous approcher des zones où les troupes sont actives, y compris dans le sud de Gaza », a averti Avichay Adraee, porte-parole de l’armée israélienne. L’armée, qui contrôle environ 75 % de la bande de Gaza, vise à s’emparer de Gaza-ville, considéré comme un bastion du Hamas.
La Défense civile de Gaza, une organisation de secours travaillant sous la tutelle du Hamas, a finalement annoncé au moins 57 morts samedi.
En Israël, le Forum des familles d’otages a salué la demande américaine de mettre un terme immédiat à la guerre.
À Gaza, des habitants ont également exprimé leur satisfaction face à l’appel du président américain, estimant qu’il était « le seul capable de forcer Israël à obéir et à mettre fin à la guerre », a déclaré Sami Adas, un quadragénaire vivant sous une tente avec sa famille dans l’ouest de Gaza.
Le plan américain prévoit un cessez-le-feu, la libération des otages dans les 72 heures, le retrait progressif de l’armée israélienne de Gaza, le désarmement du Hamas et l’exil de ses combattants. Il envisage également l’établissement d’une autorité de transition dirigée par des technocrates sous la supervision de Donald Trump, ainsi qu’un déploiement de forces internationales. Le plan exclut tout rôle du Hamas « dans la gouvernance de Gaza ».
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a exprimé son soutien au plan Trump annoncé à la fin septembre, mais a ensuite affirmé que son armée resterait dans la majeure partie du territoire palestinien.
Dans son communiqué de vendredi, le Hamas a déclaré qu’il était prêt à libérer tous les otages vivants et à restituer les corps des otages décédés en échange de prisonniers palestiniens, tout en étant disposé à des négociations immédiates concernant les « détails » des libérations.
« Pour mettre fin à la guerre et obtenir le retrait complet (israélien) de Gaza, le mouvement annonce son accord pour libérer tous les prisonniers de l’occupation, vivants ou morts, selon la formule d’échange proposée par le président Trump », a-t-il indiqué.
« Toutes les questions »
Cependant, le Hamas ne mentionne pas le sujet de son désarmement et précise qu’il participera aux discussions sur l’avenir du territoire. Samedi, un dirigeant du Hamas a déclaré que le mouvement était prêt à commencer des négociations pour résoudre « toutes les questions ».
« En réalité, ce plan est plein de dangers », a affirmé Naïm Qassem, le chef du mouvement pro-iranien allié au Hamas. « C’est le projet d’Israël, qui cherche à l’atteindre par la voie politique après avoir échoué par la voie militaire, l’agression, le génocide et la famine », a-t-il ajouté lors d’un discours commémorant la mort de deux commandants du Hezbollah suite à la guerre qui a opposé le mouvement à Israël il y a un an.
Les otages ont été enlevés lors de l’attaque sans précédent du Hamas sur le sol israélien le 7 octobre 2023, déclenchant la guerre à Gaza. Israël a juré d’anéantir le mouvement islamiste et refuse tout rôle pour lui dans l’après-guerre.
L’attaque du 7 octobre a causé la mort de 1.219 personnes en Israël, principalement des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Parmi les 251 personnes enlevées ce jour-là, 47 sont encore retenues en otages à Gaza, dont 25 seraient décédées selon l’armée.
L’offensive de représailles israélienne a fait au moins 67.074 morts à Gaza, principalement des civils, d’après les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.

