France

Fusillade à Nice : deux morts, des blessés et des renforts.

Une fusillade survenue vendredi soir dans le quartier des Moulins à Nice a fait deux morts et cinq blessés, dont deux graves et une personne « très grièvement blessée ». Une enquête pour « homicides volontaires en bande organisée » et « tentatives d’homicide volontaire en bande organisée » a été ouverte, et des renforts seront déployés pour sécuriser le quartier à partir de samedi.


Une scène violente a eu lieu vendredi soir dans le quartier sensible des Moulins à Nice, dans les Alpes-Maritimes. Une fusillade a causé la mort de deux personnes et plusieurs blessés. Voici ce que l’on sait.

**Deux morts, cinq blessés**

Les premiers témoignages rapportent que la fusillade a éclaté en début de soirée près de la place des Amaryllis. Des tirs à « l’arme de guerre » ont été entendus, selon des témoins interrogés par Nice Matin. Un habitant a raconté : « Quatre mecs dans une voiture sont venus et ont tiré sur tout le monde. »

La préfecture des Alpes-Maritimes a annoncé via son compte X (ex-Twitter) que deux personnes, dont l’identité est en cours de vérification, sont décédées. Cinq autres ont également été blessées, dont deux gravement selon la préfecture, et une personne a été décrite comme « très grièvement blessée » par le parquet de Nice.

Le périmètre a été sécurisé et une cellule médico-psychologique a été mise en place pour les habitants du quartier.

**Qui sont les auteurs ?**

Une enquête pour « homicides volontaires en bande organisée » et « tentatives d’homicide volontaire en bande organisée » a été ouverte et confiée à la police judiciaire des Alpes-Maritimes. Des renforts seront déployés pour sécuriser le quartier dès samedi.

Les auteurs sont toujours recherchés, a déclaré le préfet Laurent Hottiaux présent sur les lieux. Le procureur de la République, Damien Martinelli, a jugé la piste d’une fusillade liée au narcotrafic « très » vraisemblable.

**Pourquoi la piste du narcotrafic est envisagée ?**

Le quartier des Moulins, situé à l’ouest de Nice et proche de l’autoroute mais enclavé, est régulièrement le théâtre de violences liées au contrôle de points de deal. Mercredi, un jeune homme avait été blessé à une jambe par des tirs. En 2024, une famille de sept personnes a péri dans un incendie criminel touchant un autre étage, en lien avec un trafic de drogue.

Le préfet a précisé que trois points de deal avaient été démantelés ces derniers jours dans le quartier, qui compte environ 8.000 habitants. Près de 300 personnes ont été incarcérées au cours des six derniers mois en rapport avec les trafics de stupéfiants dans les Moulins et à l’Ariane, un autre quartier sensible au nord-est de Nice.

**Les politiques réagissent**

Les élus locaux expriment leur désarroi face à un manque de moyens. Le maire de Nice, Christian Estrosi (Horizons), présent sur les lieux, a dénoncé un « désintérêt de l’État pour cette cité des Moulins ». « C’est une fois de trop, nous avons le sentiment d’être totalement abandonnés », a-t-il ajouté, soulignant les efforts et les investissements de Nice en matière de police municipale et de vidéosurveillance. Il a insisté : « Ce n’est pas une raison pour nous envoyer moins d’effectifs de police nationale ou de magistrats. »

Son rival à la mairie, Éric Ciotti (UDR), a lamenté une « spirale infernale ». « Stop, ça suffit, Nice ne doit pas devenir Marseille », a-t-il écrit, regrettant que les renforts ne « resteront que quelques jours ». Il a martelé : « Ceux qui ont permis cette situation à Nice et à Paris doivent partir. »