Logement en Tunisie : les acheteurs ne constatent pas de baisse des prix.

Le prix moyen du mètre carré des appartements résidentiels a progressé de 4 % au premier semestre 2025 par rapport à la même période de 2024. En dépit de cette hausse, la demande globale pour les appartements a enregistré une baisse d’environ 1 %.

Le marché immobilier tunisien connaît une période difficile, caractérisée par une augmentation des prix et des perspectives fiscales qui pourraient encore réduire la demande.

D’après les données récentes pour le premier semestre 2025, le prix moyen du mètre carré des appartements résidentiels a augmenté de 4 % par rapport au même semestre de 2024, une hausse soutenue principalement par les logements neufs dont les prix ont grimpé de 5 %.

Malgré cette tendance à la hausse, la demande globale pour les appartements a légèrement diminué, affichant une baisse d’environ 1 %. En revanche, l’offre a progressé de 3 %, dominée par les appartements anciens qui représentent la majorité du marché.

Les acheteurs potentiels continuent de privilégier les logements de taille moyenne, variant entre 90 et 180 mètres carrés, jugés plus accessibles que les grands appartements.

La situation pourrait toutefois se détériorer avec le projet de loi de finances 2025, qui propose d’augmenter la taxe sur les logements neufs, passant de 13 % à 19 %. Destinée à accroître les revenus fiscaux, cette mesure risque de faire grimper le coût final pour les ménages et de restreindre l’accès à la propriété, surtout pour les jeunes couples et les familles à revenus moyens. Les experts anticipent qu’une telle évolution pourrait accentuer le ralentissement de la demande et renforcer les difficultés que rencontre le secteur bancaire en matière de financement immobilier.

Dans ce contexte, l’État s’efforce de maintenir une politique de soutien au logement social. Des programmes de location-vente sont lancés pour les familles modestes, en parallèle avec des projets immobiliers publics gérés par la Société nationale immobilière de Tunisie et le Fonds national pour l’amélioration de l’habitat.

Ces initiatives visent à améliorer les conditions de vie, réduire les disparités régionales et remplacer progressivement les logements précaires.

Le marché demeure toutefois fortement polarisé sur le plan géographique. Les zones côtières et les banlieues nord de Tunis, telles que La Marsa ou l’Ariana, concentrent une part significative des nouveaux projets résidentiels, tandis que la crise du logement persiste dans plusieurs régions de l’intérieur. Avec près de 75 % de ménages déjà propriétaires, la Tunisie affiche l’un des taux de propriété les plus élevés de la région, mais la tension entre prix, offre et pouvoir d’achat demeure préoccupante.

Le gouvernement élabore une stratégie de restructuration du secteur pour la période 2025-2035. Ce plan vise à faciliter l’accès au financement, renforcer le logement social et promouvoir la réhabilitation du parc immobilier.

Reste à déterminer si ces mesures seront suffisantes pour stopper la hausse des prix et répondre aux attentes d’une population en quête de solutions durables.