« Rendez-vous chez le psy » : France 2 ne manquera pas d’adapter « En thérapie » en vrai
Margot et Mathieu, un couple de trentenaires, rencontrent des turbulences depuis la naissance de leur bébé, tandis que Sonia, 43 ans, perd pied depuis le décès de son mari. Dans le cadre de l’émission « Rendez-vous chez le psy », diffusée sur France 2 du lundi 6 au jeudi 9 octobre à partir de 15 heures, six personnes participent à un programme qui vise à sensibiliser sur l’importance de prendre soin de sa santé mentale.
Margot et Mathieu, un couple d’une trentaine d’années, font face à de nombreuses difficultés depuis la naissance de leur enfant. Sonia, âgée de 43 ans, perd pied après le décès de son époux. Jibril, un jeune homme de 24 ans, souffre d’une anxiété profonde après le rejet de ses parents suite à son coming-out.
Tous ont décidé, pour la première fois, de pousser la porte d’un cabinet de psychologue afin de recevoir de l’aide et progresser. Jusqu’ici, rien de surprenant, sauf que presque toutes leurs séances ont été filmées pour une nouvelle émission diffusée sur France Télévisions : « Rendez-vous chez le psy », décrite comme « une plongée sans filtre dans la réalité d’une séance thérapeutique ».
« C’est la série En thérapie, en vrai », résume Bruno Henriquet, président de Warner Bros International Télévision Production France, producteur de ce programme composé de cinq épisodes de trente minutes, diffusés du lundi 6 au jeudi 9 octobre sur France 2, à partir de 15 heures (juste après Faustine Bollaert).
Mais à quoi ressemble une séance de psy filmée ? Comment les patients ont-ils géré la présence des caméras ? Les psychologues ont-ils été rémunérés ?
**S’agit-il de vraies séances de psy ?**
Oui, dans le sens où les patients du programme sont de vraies personnes qui entament une thérapie. Les psychologues de l’émission exercent également réellement, ce ne sont pas des acteurs. Cependant, cela reste une expérience créée pour la télévision et diffère donc d’un véritable travail thérapeutique.
**Quel est le but du programme ?**
« Pousser la porte des cabinets de psychologues pour découvrir la réalité des thérapies peu connues », explique Florent Dumont, directeur des magazines de France Télévisions. Avec cette émission présentée comme « authentique » et « bienveillante », France 2 souhaite sensibiliser à l’importance de prendre soin de sa santé mentale et désacraliser le fait de consulter un psy.
« Il était temps que l’image du psy que l’on retrouve souvent dans les médias, un vieux monsieur assis sur son canapé qui dit « oui » puis réclame 70 euros pour la semaine prochaine, change », explique Delphine Py, l’une des thérapeutes du programme. Elle souhaite montrer qu’on peut également rire pendant la psychothérapie, qui est bienveillante, non-jugeante et permet d’avancer en peu de séances. « On ne s’engage pas forcément sur dix ans. »
**Comment ont été choisis les patients ?**
Six personnes, dont un couple, participent à ce programme. Pour leur sélection, la production a d’abord identifié les thématiques à aborder dans l’émission. « On a commencé par chercher les principales raisons qui poussent les gens à consulter un psy afin de sélectionner des sujets universels », précise la productrice Audrey Briand.
Ensuite, un protocole et un questionnaire, élaborés par des psychologues distincts de ceux du programme, ont été soumis aux différents profils. « Nous avons eu un entretien d’environ deux heures avec chaque patient potentiel pour comprendre leur vie, leurs motivations à participer et à faire une thérapie, ainsi que leurs attentes… », précise la productrice.
L’un des défis était de s’assurer que les personnes étaient prêtes à entreprendre un travail thérapeutique, sans se mettre en danger face aux caméras. « Nous avons été accompagnés par des psychologues pour choisir les bons patients, ceux qui étaient le plus susceptibles de se livrer et de participer à cette expérience », souligne Audrey Briand. Une fois les patients sélectionnés, certaines informations ont été transmises à leur futur thérapeute, sans qu’il y ait eu de rencontre préalable avant la première séance.
**Comment ont été choisis les thérapeutes ?**
« Notre première tâche a été de contacter plusieurs psychologues pour vérifier la faisabilité de ce programme. Nous avons découvert que c’était non seulement possible mais aussi souhaité, avec l’idée de démocratiser un peu ce qui reste confidentiel », explique Renaud Rahard, directeur des programmes de Warner Bros.
La production a ensuite recherché « des psychologues extrêmement expérimentés ». « Nous avons fait le tour de la France pour recruter des professionnels de toutes les régions. Ils ont tous au moins quinze ans d’expérience, des publications, des blogs… Pour apporter de la légitimité à l’opération », poursuit-il.
Finalement, quatre thérapeutes ont été choisis, chacun avec des approches différentes : thérapie comportementale et cognitive, hypnose, ou EMDR. Cela permet de présenter la diversité des pratiques. « Il n’y a pas une thérapie meilleure qu’une autre. Il est important de connaître plusieurs méthodes pour pouvoir identifier ses préférences et choisir la bonne personne lors de cette démarche », ajoute la psychologue Delphine Py.
**Comment les patients ont-ils géré la présence des caméras ?**
Il est difficile de dévoiler son intimité devant une équipe de tournage. C’est pourquoi les séances se sont déroulées sans caméras visibles. Un cabinet a été entièrement recréé dans un studio télé, avec des vitres sans tain pour dissimuler les caméras et les techniciens. « Les patients et les thérapeutes savaient qu’ils étaient filmés, mais une fois que le patient entrait dans la salle d’attente, il n’y avait plus d’intervention de la production », affirme Renaud Rahard.
De plus, la société de production précise avoir fourni des garanties aux participants. « Nous étions en contact avec eux après chaque séance. Avant de finaliser le montage, je les ai appelés pour leur expliquer le contenu du programme », explique la productrice Audrey Briand. À chaque étape, ils pouvaient refuser que des séquences soient diffusées. « Nous avons tenté de respecter le consentement du patient du début à la fin, pour qu’il se sente à l’aise avec ce qu’il partage et expose aux téléspectateurs. »
**Les patients ont-ils payé leurs séances ?**
Non, les patients n’ont pas réglé leurs séances, contrairement à une thérapie classique. Cependant, les thérapeutes ont reçu une rémunération de la part de la production. « Nous avons payé les professionnels pour le temps qu’ils nous ont accordé », déclare le producteur Renaud Rahard, sans fournir davantage de détails.
**Comment se sont déroulées les séances ?**
Les patients ont effectué six séances avec leur thérapeute. Trois d’entre elles ont été filmées pour diffusion. Ils ont également eu l’opportunité de poursuivre d’autres séances de manière privée après le tournage.
Chaque séance s’est déroulée comme une séance classique, avec une durée de 1 heure à 1 heure 15 et des intervalles d’une semaine entre les rendez-vous. « Chaque patient était complètement libre et n’a croisé aucun membre de la production. Il est entré dans une salle d’attente puis dans sa séance de thérapie, qui s’est tenue sans interruption, comme dans la vraie vie », explique Bruno Henriquet. La production assure qu’aucun script ou orientation n’a été imposé et qu’aucune oreillette n’a été utilisée.
Ce sont des extraits de ces séances que verront les téléspectateurs, présentés dans le respect de la chronologie des rencontres, entrecoupés de séquences où les patients et leur psy échangent des retours sur les avancées de la thérapie.
Pour ceux qui souhaitent en savoir plus, l’intégralité des séances, sans coupures, sera disponible dans un podcast mis en ligne par France Télé.

