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Guerre en Ukraine : Un Français tué par attaque russe, gaz ciblé

Antoni Lallican, photojournaliste français de 37 ans, a été tué ce vendredi dans une attaque de drone dans le Donbass, en Ukraine. La Russie a lancé pas moins de 381 drones et 35 missiles dans la nuit de jeudi à vendredi, ciblant particulièrement des infrastructures énergétiques.


Vous avez raté les derniers événements sur la guerre en Ukraine ? *20 Minutes* fait le point pour vous tous les soirs. Voici l’essentiel de ce vendredi 3 octobre, 1.318e jour du conflit.

**Le fait du jour**

La France est en deuil. Le photojournaliste français Antoni Lallican, 37 ans, a été tué ce vendredi lors d’une attaque de drone dans le Donbass, dans l’est de l’Ukraine, ont annoncé les organisations de journalistes EFJ-IFJ et SNJ. Il a été « victime d’une attaque de drones russes », a déclaré le président français Emmanuel Macron. Un journaliste ukrainien, Georguiï Ivantchenko, a quant à lui été blessé lors de la même attaque, ont indiqué les deux organisations, précisant que l’incident s’est produit vers 9h20 vendredi matin.

La FEJ et la FIJ « condamnent ce crime de guerre et appellent les autorités à ouvrir une enquête afin d’en identifier les responsables ». « C’est la première fois qu’un journaliste est tué par un drone en Ukraine », soulignent-elles. « Les deux journalistes portaient un équipement de protection individuelle » et leurs gilets comportaient « des signes de reconnaissance, l’inscription ‘presse’ », d’après les mêmes sources.

Antoni Lallican collaborait avec plusieurs médias français (*Le Monde*, *Le Figaro*, *Libération*, *Paris Match*, etc.) et étrangers (*Der Spiegel*, *Die Welt*, *Le Temps*, etc.). Il était également employé depuis 2018 par l’agence de photographie Hans Lucas.

Le nombre de journalistes tués en Ukraine depuis le début de la guerre varie selon les sources : selon l’Unesco, 22 journalistes ont perdu la vie dans l’exercice de leur profession, tandis que le SNJ en compte 17.

**La déclaration du jour**

« Ces attaques n’ont aucun sens d’un point de vue militaire et visent uniquement à nous priver de la possibilité de chauffer les maisons des Ukrainiens en hiver », a déclaré Serguiï Koretsky, PDG de Naftogaz, l’opérateur d’Etat fournissant du gaz ukrainien. Pas moins de 381 drones et 35 missiles ont été lancés dans la nuit de jeudi à vendredi par l’armée russe sur l’Ukraine, ciblant en particulier des infrastructures énergétiques. La Russie a ainsi effectué « la plus grande attaque » contre des sites de production de gaz en Ukraine depuis le début de son invasion en 2022, selon Naftogaz.

La Première ministre ukrainienne Ioulia Svyrydenko a accusé la Russie de « terroriser la population civile » et de vouloir perturber « la saison de chauffage ». D’après Naftogaz et DTEK, un grand opérateur privé, l’attaque russe a touché des sites gaziers dans les régions de Kharkiv (nord-est) et Poltava (centre). « Une partie importante de nos installations est endommagée. Certains dégâts sont critiques », a déploré le PDG de Naftogaz, dénonçant « la terreur délibérée » de Moscou contre des installations civiles.

L’armée russe a pilonné les installations énergétiques, notamment électriques, ukrainiennes depuis trois ans, mais c’est l’hiver dernier qu’elle a commencé à cibler spécifiquement les sites de gaz.

**Le chiffre du jour**

13.000. C’est le nombre de cochons tués à la suite d’une attaque de drone russe qui a provoqué un incendie dans un élevage porcin du nord-est de l’Ukraine. « Environ 13.000 cochons sont morts à la suite d’une attaque de drone russe sur une exploitation agricole de la commune de Novovodolazka », dans la région de Kharkiv (nord-est), a indiqué vendredi le Service ukrainien des situations d’urgence, précisant qu’un employé de l’exploitation avait été blessé.

Des photos diffusées par ce service montraient des carcasses de cochons agglutinées, partiellement noircies par les flammes, sous le toit éventré de leur étable. Les cochons étaient répartis dans huit bâtiments au total, s’étendant sur un peu plus de 13.000 m², et toutes les étables ont été entièrement détruites par le feu, selon la même source.

Les animaux n’ont pas été épargnés par les trois ans et demi de guerre sur le sol ukrainien. De précédents bombardements russes avaient également touché des écuries ou des zoos.

**La tendance**

Le pétrolier de la flotte fantôme russe *Boracay*, arraisonné par les autorités françaises, a repris sa route vers le canal de Suez durant la nuit de jeudi à vendredi, selon les sites maritimes spécialisés Marine Traffic et Vesselfinder. Sous sanctions européennes pour son appartenance à la flotte utilisée par Moscou afin de contourner les sanctions occidentales contre ses ventes de pétrole, ce pétrolier avait été arraisonné samedi dernier par la marine française. Il avait depuis été immobilisé au large de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique).

Vendredi matin, ce navire de 244 mètres, battant pavillon du Bénin, naviguait au large de La Rochelle dans le golfe de Gascogne, selon les mêmes sources. Il prenait cap vers le sud-ouest, rejoignant la route des bateaux contournant le continent européen. Son système d’identification automatique (AIS) indiquait qu’il se dirigeait vers le canal de Suez.

Le commandant et son second, placés en garde à vue mardi, « ont été ramenés sur leur navire à l’issue de la garde à vue », a précisé à l’AFP une source proche du dossier.

Jeudi, le parquet de Brest, qui avait ouvert une enquête sur le pétrolier, a annoncé avoir décidé d’engager des poursuites à l’encontre du seul commandant chinois, qui a reçu une convocation à comparaître devant le tribunal de Brest le 23 février 2026 pour « refus d’obtempérer ».