High-tech

À la Cité des sciences, une expo présente l’intelligence artificielle.

À partir de ce vendredi et jusqu’au 30 novembre, la Cité des sciences de Paris (19e) accueille une installation intitulée « Intelligence artificielle », qui vise à vulgariser cette thématique technique. L’exposition s’adresse aux enfants à partir de 10 ans et propose des installations interactives, ainsi qu’un programme de médiations et d’activités pour rendre l’intelligence plus concrète.


Deepfake, LLM, prompt, IA générative… Le domaine de l’intelligence artificielle est déjà complexe, même pour les adultes, sans parler des enfants. C’est l’un des défis que relève l’exposition qui débute ce vendredi et se poursuivra jusqu’au 30 novembre à la Cité des sciences de Paris (19e). Intitulée « Intelligence artificielle », cette installation vise à rendre cette thématique technique accessible.

Dans un décor en noir et blanc, le parcours allie art et science autour de plusieurs thématiques relatives à l’intelligence artificielle. Comment fonctionne-t-elle ? Quelles sont ses failles ou son impact sur l’environnement ? « C’est une innovation qui va radicalement changer nos vies », déclare Raphaël Chanay, directeur des expositions de la Cité des sciences. « En tant que musée de science, nous avons un rôle à jouer. » Les visiteurs circulent entre panneaux, frises chronologiques, explications audio et enregistrements d’experts comme Cédric Villani.

Pour dynamiser la visite, des installations interactives sont proposées. Par exemple, un quiz permet de déterminer si un métier pourrait être remplacé par l’IA, et les visiteurs peuvent également vivre l’expérience d’une voiture autonome et observer les décisions qu’elle doit prendre sur la route. Des œuvres d’art enrichissent l’exposition, dont un enregistrement de *Co (AI) xistence*, un dialogue filmé entre un danseur et un robot, réalisé par Justine Emard pour l’exposition universelle d’Osaka. Malgré ces éléments interactifs, l’exposition peut sembler parfois austère et s’adresse aux enfants à partir de 10 ans.

Pour garder une approche accessible, Raphaël Chanay explique : « Nous utilisons des métaphores simples à comprendre. Par exemple, pour expliquer ce qu’est un algorithme, nous le comparons aux instructions d’une recette de cuisine. » La Cité des sciences a l’habitude d’accueillir de jeunes publics, tout comme le Quai des savoirs à Toulouse, qui a conçu cette exposition. « L’essentiel est d’être actif », poursuit Chanay. « Le parcours est conçu pour mettre le visiteur en situation, en l’amenant à se poser des questions : dans ce contexte, face à l’IA ou avec elle, que ferais-je ? » L’exposition se veut équilibrée quant à son jugement sur l’IA : ni pour, ni contre, elle souligne à la fois les pertes d’emplois qu’elle entraîne et les avancées médicales qu’elle permet.

Pour enrichir l’expérience, un programme de médiation et d’activités accompagnera l’exposition. Des ateliers d’initiation à la programmation et des rencontres avec des chercheurs seront organisés. Les premières activités débuteront dès l’ouverture de l’exposition, coïncidant avec la fête de la science et le week-end d’entrée gratuite à la Cité des sciences. Le thème de l’intelligence tombe à pic. « Mon espoir est que des adultes viennent voir l’exposition avec leur enfant et qu’ils apprennent également quelque chose », conclut Raphaël Chanay. « C’est un sujet intergénérationnel qui nécessite du dialogue. »

L’exposition ne sera présentée que pendant deux mois, car elle est itinérante : après Paris et Toulouse, elle fera étape à Rouen. Avant de partir, les visiteurs répondent à un petit quiz sur une des installations, dans lequel ils doivent indiquer quelles tâches ils seraient prêts à déléguer à une intelligence artificielle : nettoyer des toilettes ? établir un diagnostic médical ? remplacer un enseignant à l’école ? En tout cas, l’organisation d’une telle exposition ne sera pas confiée à une IA.