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Le Hamas demande plus de temps pour examiner le plan Trump pour Gaza.

Le président américain a donné mardi au mouvement islamiste palestinien un ultimatum de « trois ou quatre jours » pour accepter son plan que soutient le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou. Selon le ministère de la Santé du Hamas, l’offensive de représailles israélienne a fait 66.225 morts à Gaza, en majorité des civils.


Le président américain a donné, mardi, au mouvement islamiste palestinien un ultimatum de « trois ou quatre jours » pour accepter son plan, soutenu par le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahou.

Un responsable du Hamas, s’exprimant sous couvert d’anonymat, a déclaré à l’AFP que « le Hamas poursuit toujours ses consultations concernant le plan de Trump […] et a informé les médiateurs que les consultations sont en cours et nécessitent encore un peu de temps ».

Ce plan comprend, entre autres, un cessez-le-feu, la libération des otages retenus à Gaza dans un délai de 72 heures, et le désarmement du mouvement palestinien, dont l’attaque du 7 octobre 2023 en Israël a déclenché la guerre dans le territoire palestinien.

En réponse, Israël a lancé une offensive dévastatrice dans la région, entraînant des dizaines de milliers de morts et provoquant une crise humanitaire. Depuis lors, environ deux millions d’habitants assiégés ont été déplacés à plusieurs reprises.

Le plan du président américain prévoit aussi un retrait israélien progressif du territoire et l’établissement d’une autorité de transition dirigée par M. Trump, qui est un allié d’Israël.

Soutenue par plusieurs pays arabes et occidentaux, la proposition américaine comporte des zones d’ombre, notamment sur le calendrier de retrait israélien et les modalités du désarmement du Hamas.

Mohammad Nazzal, membre du bureau politique du Hamas, a déclaré plus tôt vendredi que le « plan comporte des points de préoccupation ». Il a ajouté : « Nous annoncerons bientôt notre position à son sujet. Nous sommes en contact avec les médiateurs ainsi qu’avec des parties arabes et islamiques, et nous sommes sérieux dans notre volonté d’aboutir à des ententes ».

Une source palestinienne proche de la direction du Hamas avait indiqué mercredi à l’AFP que le mouvement islamiste « souhaite amender certaines clauses comme celle sur le désarmement et l’expulsion » de membres du Hamas.

Hugh Lovatt, spécialiste du Moyen-Orient au Conseil européen des relations internationales, a déclaré à l’AFP : « Les Qataris vont mettre la pression au Hamas pour qu’il donne une réponse positive, même s’il n’accepte pas l’intégralité du plan, du moins indiquer une certaine disposition favorable envers le plan ». Selon lui, il s’agit non seulement de convaincre la direction du Hamas à Doha, mais aussi celle de Gaza, ainsi que ses membres et combattants. Le mouvement palestinien doit ensuite réussir à rallier les autres factions de la bande de Gaza.

Une autre source proche des négociations en cours à Doha a déclaré à l’AFP mercredi : « Il existe deux opinions au sein du Hamas ». La première favorise une approbation inconditionnelle, car la priorité est un cessez-le-feu dans le cadre des garanties données par Trump, tandis que la seconde « rejette le désarmement et les expulsions » des cadres du Hamas et « privilégie une approbation conditionnelle ».

Pendant ce temps, la situation à Gaza est décrite comme « catastrophique » par Adnan Abou Hasna, un représentant de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens (Unrwa). Il a déclaré : « Des dizaines de milliers de Palestiniens sont contraints à des déplacements répétés qui coûtent extrêmement cher, et l’accès à la nourriture et à l’eau reste limité ».

L’attaque du 7 octobre a causé la mort de 1219 personnes en Israël, principalement des civils, selon un bilan établi par l’AFP à partir de données officielles. Parmi les 251 personnes enlevées durant l’attaque, 47 sont toujours retenues à Gaza, dont 25 sont mortes, selon l’armée israélienne. L’offensive de représailles israélienne a entraîné 66.225 morts à Gaza, en majorité des civils, selon les chiffres du ministère de la Santé du Hamas, jugés fiables par l’ONU.