Tensions USA – Venezuela : Trump évoque un « conflit armé » avec les cartels
Vladimir Padrino a déclaré que « le Système de défense aérienne du Venezuela » a détecté cinq « avions de combat ». Les Etats-Unis ont déployé plusieurs bâtiments de guerre dans les Caraïbes et dix avions de combat F-35 à Porto Rico pour une opération antidrogue.
« L’impérialisme nord-américain a osé s’approcher des côtes vénézuéliennes », a déclaré Vladimir Padrino lors d’une allocution à la télévision d’État. « Le Système de défense aérienne du Venezuela » a détecté cinq « avions de combat », a-t-il précisé sans donner plus de détails. Les États-Unis ont déployé, officiellement dans le cadre d’une opération antidrogue, plusieurs navires de guerre dans la région des Caraïbes ainsi que dix avions de chasse F-35 à Porto Rico, qui est un territoire américain.
Washington accuse le président vénézuélien Nicolas Maduro et son gouvernement de diriger une vaste organisation de trafic de drogue à destination des États-Unis, annonçant avoir récemment détruit plusieurs embarcations de « narcoterroristes ». Caracas dément vigoureusement ces allégations et, en réponse au déploiement américain vu comme une « menace militaire », a lancé des exercices militaires et mobilisé des réservistes. « Je dénonce devant le monde cette situation qui ne cesse d’être une provocation mais également une menace à notre sécurité nationale », a ajouté Padrino.
Les États-Unis se disent engagés dans un « conflit armé » contre les cartels de la drogue, a déclaré Donald Trump dans une notification envoyée par le Pentagone au Congrès, visant à justifier légalement les actions récentes de Washington au large du Venezuela. Cette lettre, selon une source parlementaire ayant souhaité rester anonyme, intervient après le déploiement fin août de plusieurs navires militaires dans la mer des Caraïbes et la destruction d’au moins trois embarcations impliquées selon Washington dans le trafic de drogue, provoquant au moins 17 morts.
Des juristes ont noté que ces frappes échappent à tout cadre légal, et cette déclaration vise à donner une base légale aux opérations engagées. Un responsable de la Maison Blanche a expliqué à l’AFP qu’un tel rapport au Congrès « est requis légalement […] à la suite de tout événement où les forces armées américaines ont été impliquées dans une attaque ». « Comme nous l’avons dit à plusieurs reprises, le président a agi conformément au droit des conflits armés pour protéger notre pays de ceux qui tentent d’apporter du poison mortel sur nos côtes, » a ajouté Anna Kelly, porte-parole adjointe de la Maison Blanche.
Cependant, la Constitution américaine stipule que seul le Congrès peut déclarer la guerre, ce qui jette un doute sur la validité d’une déclaration de « conflit armé » aussi étendue.
Le Pentagone estime que les cartels de narcotrafic sont devenus « plus armés, mieux organisés et violents » au fil des décennies et causent « illégalement et directement la mort de dizaines de milliers de citoyens américains chaque année ». Il est précisé dans cette notification que « en réponse […], le président a déterminé que les États-Unis étaient engagés dans un conflit armé non-international avec ces organisations terroristes désignées ».

