Maroc

Des gendarmes contraints d’utiliser leurs armes de service

Deux personnes ont trouvé la mort des suites de leurs blessures par des coups de feu lors d’une attaque contre les locaux de la Gendarmerie Royale à Leqliaa, le mercredi soir 1er octobre 2025. Quelque 193 personnes suspectes ont été poursuivies suite aux actes de violence, de destruction et d’incitation qui ont eu lieu récemment dans certaines villes du Royaume.

Deux personnes ont perdu la vie à la suite de leurs blessures

Les autorités locales de la préfecture d’Inezgane Ait-Melloul ont rapporté que les agents de la Gendarmerie Royale à Leqliaa ont dû, le mercredi soir 1er octobre 2025, faire usage de leurs armes de service en état de légitime défense pour faire face à une attaque menée par des groupes d’individus. Ces derniers ont tenté de s’emparer de munitions, de matériel et d’armes appartenant à la Gendarmerie Royale.

Au cours de cette tentative, deux personnes ont été tuées et blessées par des tirs, tandis que d’autres ont été blessées au cours de l’attaque, selon les mêmes sources.

Les assaillants, organisés en groupes, ont fait preuve de violence et de vandalisme en lançant des pierres vers les locaux de la brigade territoriale de la Gendarmerie Royale, essayant de s’introduire dans les lieux. Les forces de sécurité ont d’abord réagi avec des grenades lacrymogènes dans un acte de légitime défense.

Cependant, après avoir renforcé leurs rangs avec d’autres fauteurs de troubles, ces assaillants ont de nouveau attaqué les locaux de la brigade, armés de couteaux, réussissant à s’y introduire pour s’emparer d’un véhicule et de quatre motos de la Gendarmerie Royale.

Ils ont ensuite incendié le véhicule et une partie du bâtiment de la brigade, tout en tentant de voler des munitions, du matériel et des armes de service.

Face à cette situation critique, les éléments de la Gendarmerie Royale ont été contraints de faire usage de leurs armes en état de légitime défense pour repousser les groupes d’assaillants.

Une enquête judiciaire a été ouverte sous la supervision du parquet compétent pour élucider les circonstances entourant ces événements, identifier l’ensemble des personnes impliquées dans ces actes criminels et établir les conséquences juridiques nécessaires.

Poursuite de 193 suspects

Environ 193 personnes ont été poursuivies suite aux actes de violence, de destruction et d’incitation qui ont récemment touché certaines villes du Royaume, a déclaré Zakaria Laaroussi, magistrat et chef de l’unité de suivi de l’exécution des mesures répressives et des décisions judiciaires de la Présidence du Ministère public.

Dans une déclaration à la presse, M. Laaroussi a indiqué qu’une demande avait été faite pour mener une instruction contre 18 suspects, dont 16 ont été incarcérés sur ordre du juge d’instruction.

De plus, 19 suspects sont également poursuivis par les parquets compétents, vus les actes graves qu’ils ont commis, notamment des crimes de droit commun, certains d’entre eux étant sous l’effet de la drogue.

M. Laaroussi a également précisé que 158 suspects sont poursuivis en liberté, tandis que l’affaire a été classée pour 24 d’entre eux. Un groupe a été relâché après des auditions.

Ces manifestations non autorisées, a-t-il expliqué, ont été caractérisées par des actions sans lien avec une manifestation pacifique, incluant divers actes de violence et de destruction, comme le jet de pierres contre les forces de l’ordre, la destruction de biens privés, ainsi que des dommages à des véhicules et commerces, des actes de pillage, des incendies de véhicules de l’État, et la dégradation de biens publics, ainsi que des comportements violents entravant la circulation.

Tenant compte que ces actions ont porté atteinte à la sûreté et à la sécurité des citoyens, et quelle que soit leur gravité, des enquêtes judiciaires ont été lancées sous la supervision des parquets compétents, conformément aux dispositions légales.

Les enquêtes ont révélé l’implication d’un groupe de mineurs, qui ont été présentés à la justice des mineurs pour que des mesures juridiques soient prises à leur égard. M. Laaroussi a ajouté que les enquêtes avaient montré que certains individus avaient diffusé des contenus numériques sur divers comptes de réseaux sociaux pour inciter les gens à protester, et avaient partagé des contenus liés à des manifestations à l’étranger dans le but de désinformer le public et d’augmenter les vues pour en tirer des profits financiers.

Les investigations sont toujours en cours pour appréhender les autres personnes soupçonnées d’être impliquées dans les actes mentionnés, survenus le soir du 30 septembre. Ceux-ci seront présentés aux parquets concernés pour appliquer les mesures légales appropriées selon les résultats de ces enquêtes.

Il a conclu en indiquant que les parquets s’efforcent de préserver la sécurité et la sûreté des citoyens et de leurs biens, ainsi que de garantir l’ordre public tout en protégeant les droits et libertés, conformément aux missions qui leur sont assignées, en respectant la loi et la Constitution. Ils s’engagent à appliquer strictement la législation pour veiller à la sécurité et à la sûreté des citoyens.