« Facturer la crèche mensuellement : économies possibles, estime la ministre de l’ONE »
La ministre de la petite enfance doit travailler avec un budget gelé de trois millions et demi d’économies. Valérie Lescrenier souligne que « la viabilité économique des milieux d’accueil » est un enjeu majeur, car « les places d’accueil subventionnées et non subventionnées… disent ‘Madame la Ministre, la viabilité de notre système, elle est aujourd’hui mise en danger’ ».
Consultation des parents
La ministre de la petite enfance doit composer avec un budget limité, incluant une réduction de trois millions et demi d’euros. Dans ce cadre, Valérie Lescrenier a souhaité connaître, « ce que les familles attendent de l’ONE en termes de services. Il est évident que la question des places en crèche est un véritable enjeu de société. La viabilité économique de ces crèches et milieux d’accueil est constamment en discussion« .
La question des places en crèche est un véritable enjeu de société
La ministre et le gouvernement souhaitent « que l’argent public soit utilisé de manière optimale concernant les places d’accueil« .
Réorientation des missions de l’ONE
Pour générer des économies, la volonté est de recentrer l’ONE sur ses missions telles que « les places d’accueil, les visites médicales, la vaccination des enfants jusqu’à 18 ans« .
Est-ce que l’ONE doit vraiment offrir des activités culturelles dans les crèches alors que les milieux d’accueil peinent à garantir leur viabilité économique et à proposer un nombre suffisant de places ?
La ministre questionne ainsi l’utilité de l’éveil culturel : « Je suis la première à dire que la culture est primordiale et qu’il faut la protéger. Mais l’ONE doit-il offrir des activités culturelles dans les crèches alors qu’à côté de cela, des milieux d’accueil ont du mal à assurer leur viabilité économique et à fournir suffisamment de places d’accueil ?«
Pour que l’ONE se concentre sur ses missions essentielles, le gouvernement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a sollicité des experts pour réfléchir à des pistes d’économies.
Une des suggestions concerne un changement de modèle de facturation dans les crèches. Actuellement, les parents d’enfants dans des crèches subventionnées par l’ONE paient à la journée, tandis qu’une crèche privée applique un tarif mensuel, que l’enfant soit malade ou présent.

Valérie Lescrenier rappelle qu’aucune décision n’a encore été prise, mais que c’est l’une des options « pour maintenir des services publics de qualité. Une place d’accueil dans un milieu subventionné coûte cher. On évoque environ 20 000 euros par place, par an. De plus, le taux d’occupation de ces milieux d’accueil subventionnés n’est pas à 100%. Ainsi, une des options proposées par les experts est de facturer un forfait mensuel aux parents pour optimiser les recettes de ces milieux d’accueil« .
Une des options proposée par les experts est de facturer un forfait mensuel aux parents pour optimiser les recettes de ces milieux d’accueil« .
La ministre de la petite enfance souligne que d’autres pistes sont envisagées pour améliorer la réactivité concernant l’occupation des places « en s’assurant, durant l’été, que des saisonniers occupent les places d’accueil non utilisées par les enfants des enseignants« .
Une autre suggestion inclut « l’utilisation de puéricultrices volantes qui pourraient intervenir en fonction de la présence d’enfants« .
Valérie Lescrenier rappelle qu’il n’est pas question de décisions définitives et que son objectif est « la viabilité économique des milieux d’accueil. Nous perdons des places d’accueil alors même que nous avons investi dans des places subventionnées. Les milieux d’accueil, qu’ils soient subventionnés ou non, viennent vers moi en disant ‘Madame la Ministre, notre système va mal, il est en danger’. Nous devons fournir des solutions à ces différents milieux d’accueil pour garantir leur avenir« .
Vers une flexibilité dans le milieu de l’accueil de l’enfant ?
Pour Valérie Lescrenier, la réponse à cette question « n’est pas simple« , car elle note que « les milieux d’accueil non subventionnés expriment un besoin de soutien public accru pour garantir la pérennité de leurs activités. Les milieux d’accueil subventionnés font aussi face à des défis en matière de viabilité« .
Elle examine également « divers critères et normes qui pourraient être trop stricts, notamment des exigences concernant l’espace disponible pour la présence des enfants et les bureaux de direction. Ce sont des aspects sur lesquels nous devons travailler« .
La ministre précise qu’aucune décision n’a été prise et refuse de se prononcer sur une modification du budget de l’ONE tant que le conclave budgétaire est en cours.
Maison de Justice
Cet été, un accord a été conclu entre le niveau fédéral, responsable des prisons, et les entités fédérées pour que les courtes peines, considérées comme les moins nuisibles pour la société, soient gérées par les maisons de justice. La ministre souligne qu’il s’agit « d’un transfert pour lequel nous avons bataillé ces derniers mois afin d’obtenir un financement complémentaire qui nous permettra de recruter du personnel pour cette nouvelle mission« .

Valérie Lescrenier estime que le soutien des maisons de justice pourrait aider à désengorger les prisons. « C’est un processus que nous devrons évaluer régulièrement« , précise-t-elle.
Les IPPJ, c‘est un secteur qui doit chercher à réduire les coûts là où c’est possible.
Un autre secteur en difficulté est celui des IPPJ, institutions publiques de protection de la jeunesse, qui s’occupent des délinquants juvéniles. Valérie Lescrenier reconnaît que « ce secteur est en crise« . Ces institutions devront également réaliser des économies : « C’est un secteur qui doit veiller à gratter là où c’est possible pour faire des économies. Mais c’est un secteur qui reçoit le soutien du gouvernement« .
Lors de son arrivée au poste de ministre, Valérie Lescrenier a présenté un plan quinquennal de soutien au secteur de l’aide à la jeunesse. Ce plan vise à apporter des moyens tant sur le plan préventif qu’en réponse aux besoins des IPPJ et des jeunes en conflit avec la loi.

