Sora 2 : Bob l’éponge en Nazi et Pikachu en ASMR, copyright bafoué
Sora 2 est déjà sous le feu des critiques pour son utilisation de personnages protégés par le droit d’auteur. OpenAI avait prévenu que la machine n’hésitera pas à se servir dans des catalogues d’entreprise privée à moins que celles-ci ne viennent activement empêcher cette utilisation.

Avez-vous eu l’occasion d’explorer le nouveau réseau social d’OpenAI ? Si oui, il est probable que vous y ayez rencontré certains de vos personnages favoris dans des contextes… surprenants.
Comme l’indiquent 404 Media et Forbes, cette application, qui permet de créer et de visionner des vidéos générées par intelligence artificielle à l’infini, a rapidement été inondée de contenus aux goûts discutables, mettant en scène des personnages de séries, de films et de jeux vidéo.
L’image et la voix
Lara Croft, Homer Simpson, Bob l’éponge ou même Son Goku, il semble qu’aucun personnage de fiction ne soit épargné par les capacités créatives de Sora 2, peu importe le respect du droit d’auteur, les enjeux de copyright ou même la question du consentement des détenteurs de droits. OpenAI a averti que la machine n’hésitera pas à exploiter des catalogues d’entreprises privées, sauf si celles-ci prennent des mesures pour contrer cette utilisation.
Selon 404 Media, ces compétences sont également mises à profit pour des objectifs pas toujours très éthiques. Par exemple, on peut voir une vidéo de Bob l’éponge déguisé en Adolf Hitler, évoquant le « fléau des poissons qui envahissent Bikini Bottom ». De plus, Sora ne se limite pas à reproduire le design des personnages ; les voix sont également recréées quasiment à la perfection, permettant la fabrication de scènes entières de Les Simpson ou de South Park entièrement nouvelles.
Si l’IA générative d’OpenAI a semble-t-il puisé principalement dans des catalogues de jeux vidéo et de séries, on peut également y trouver des personnages de films (comme Jurassic Park ou les minions de Moi, Moche et Méchant) et même des célébrités (avec un Michael Jackson dansant en Russie).
Des probables procès ?
OpenAI a déjà reconnu que le développement de l’intelligence artificielle générative ne pouvait se concevoir « sans utiliser des documents protégés par le droit d’auteur ». La sortie de Sora 2 semble confirmer que l’entreprise ne se préoccupe guère de ces considérations économiques et artistiques.
Pour aller plus loin
Comment Sora 2, le générateur de vidéos d’OpenAI, peut brouiller la frontière entre le vrai et le faux
Grok, le robot conversationnel d’Elon Musk, avait déjà tracé la voie en permettant la création d’images d’individus protégés par des droits d’auteur, tout comme Midjourney, qui a fait face à une plainte de Warner Bros. Bien que des affaires judiciaires entre des studios et des entreprises d’IA aient déjà vu le jour, elles restent encore relativement peu nombreuses par rapport à l’ampleur des violations commises par ces nouveaux géants de la Silicon Valley.
Le fait qu’OpenAI soit suffisamment à l’aise pour lancer une machine capable de générer des scènes de films ou de séries fictives témoigne de son audace et de son espoir que les conséquences seront minimales.

